Business africa
Alors que le président Alassane Ouattara s’apprête à entamer un quatrième mandat, quel regard porté sur la situation économique de la Côte d’Ivoire?
Les observateurs internationaux sont unanimes, la Côte d’Ivoire affiche une croissance continue depuis plus de dix ans. Si les signaux sont au vert, la prudence reste de mise face à un climat politique encore fragile et des inégalités sociales qui persistent.
Pour mieux comprendre la situation, Business Africa s'est entretenu avec l'économiste Modibo Mao Makalou.
Selon l'économiste : “Lorsqu'un pays sort de crise, la croissance économique a tendance à être assez élevée. Le cas de la Côte d’Ivoire est particulier toutefois. Depuis la fin de la crise politique [en 2011], le pays a un des taux de croissance économique les plus élevés du continent et cela devrait se maintenir jusqu’à l'année prochaine, où la Côte d’Ivoire pourrait même atteindre jusqu’à 8% de croissance.”
L’économiste malien reconnaît néanmoins des inégalités persistantes au sein de la société ivoirienne. “La structure de l’économie ivoirienne est en grande partie basée sur le secteur tertiaire avec des activités concentrées à Abidjan. Cette mégapole attire beaucoup de capitaux et beaucoup de personnes. Elle regroupe pratiquement 90 % de l’économie d’un pays”, observe-t-il. Autre obstacle à la croissance de l’économie ivoirienne, le secteur informel, “qui occupe à peu près 80 % de l’activité”, note-t-il.
“En Côte d'Ivoire, la politique et l’économie sont liées.”
Si l’élection présidentielle d’octobre 2025 s’est déroulée dans un climat relativement calme, la Côte d’Ivoire a connu plusieurs crises politiques par le passé. L’économiste reconnaît le climat fragile du pays, qui pourrait impacter la croissance économique. “La politique et l’économie sont intrinsèquement liées… comme on le dit, “l’argent n’aime pas le bruit, les investissements n’aiment pas l’incertitude et l’instabilité politique. Quand il y a des moments d'incertitude, les investisseurs nationaux et étrangers, évidemment, ont tendance à attendre que la situation se décante."
Après le dernier scrutin, les regards sont désormais tournés vers la prochaine échéance : “Ces élections étaient une épée de Damoclès, nous attendons de voir comment les élections législatives qui arrivent à la fin de l’année se dérouleront”, déclare-t-il.
L’économiste en est sûr : “Si la Côte d'Ivoire continue sur cette trajectoire, le pays pourra atteindre son ambition d'accéder au rang de pays à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030".
Un projet inclus dans le Plan national de développement (PND) 2021-2025.
Dette cachée : quelle solution pour le Sénégal ?
Le Sénégal est dans la tourmente face à une dette cachée estimée à plus de 11 milliards de dollars. Interrogé par Africanews, le Dr Seydou Bocoum, économiste, estime que deux solutions s’offrent au pays : “Soit emprunter pour repayer la dette, ce qu’on appelle le système de levier, ou faire ce qu’on appelle de la création monétaire, c’est-à-dire que la banque centrale va acheter la dette”, analyse-t-il.
En attendant, le Sénégal n’a pas réussi à obtenir le soutien du FMI pour un nouveau prêt.
Ports africains : digitaliser pour être plus compétitif
La digitalisation des services portuaires peut contribuer à la compétitivité maritime du continent. Nous sommes allés à la rencontre d'une start-up qui accompagne ces structures face aux différents défis du quotidien : retards de livraison, démarches administratives ou encore gestion des risques.
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