Nigéria
La voix posée mais non dénuée d’ironie, Wole Soyinka a révélé mardi que les États-Unis avaient révoqué son visa.
L’annonce, faite lors d’une conférence de presse à Lagos, a pris la forme d’un pied de nez : « Je tiens à assurer le consulat… que je suis très satisfait de la révocation de mon visa », a déclaré le prix Nobel nigérian, connu pour son ton mordant et son engagement constant contre les dérives du pouvoir.
Le consulat américain de Lagos, contacté par plusieurs médias, n’a pas fourni de commentaire immédiat. Dans une lettre adressée à l’écrivain, les autorités invoquent la réglementation du département d’État autorisant tout agent consulaire à « révoquer un visa non-immigrant à tout moment, à sa discrétion ». Invité à se présenter avec son passeport, l’auteur de La Mort et l’Écuyer du Roi s’est vu notifier la décision de vive voix.
Ce n’est pas la première fois que les relations de Soyinka avec les États-Unis prennent une tournure symbolique. Résident de longue date sur le sol américain, il avait lui-même détruit sa carte verte en 2016, au lendemain de l’élection de Donald Trump, qu’il n’a cessé de critiquer depuis. L’administration Trump a en effet fait des révocations de visas un instrument privilégié de sa politique migratoire, touchant notamment les étudiants et universitaires perçus comme « critiques » de la politique étrangère américaine.
À 91 ans, l’intellectuel nigérian n’en demeure pas moins une figure majeure du monde littéraire et académique, ayant enseigné dans de prestigieuses universités américaines telles que Harvard et Cornell. Sa réaction, teintée d’un humour désabusé, laisse transparaître une philosophie de détachement face à ce qu’il considère comme un épisode révélateur d’un climat politique et diplomatique tendu.
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