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Wole Soyinka : "Parfois, j'ai honte de partager ma nation avec des imbéciles"

Wole Soyinka : "Parfois, j'ai honte de partager ma nation avec des imbéciles"

Nigéria

Wole Soyinka, figure emblématique de la littérature africaine s’est offusqué des commentaires virulents contre sa personne après qu’il ait confirmé avoir ‘‘jeté’‘ sa carte verte américaine (permis de résidence), la semaine dernière à l’AFP , comme il avait promis, si Donald était élu.

Sur Twitter, plusieurs internautes doutent d’une telle action de la part de l‘écrivain, car ils lui reprochent de ne pas montrer les preuves de son acte.
« Attendez, vous l’avez vu vous la jeter ? », demande un internaute. « Je veux le voir pour le croire », répond un autre. « Il n’avait qu‘à me la donner ! ».

Beaucoup accusent également Wole Soyinka d‘être déconnecté de la réalité des 180 millions de Nigérians, pour qui les Etats-Unis restent un Eldorado pour poursuivre leurs études ou être soignés dans de bonnes conditions, dans un pays où l‘électricité manque et le système universitaire est en faillite.

Le Migration Policy Institute, basé à Washington, estime que 376.000 Nigérians vivent aux Etats-Unis (chiffres de 2015), la plupart appartenant à la classe aisée et éduquée, et représentent la plus grande communauté étrangère Outre-Atlantique.

#NowOnNetNaija “I'll Hold Private Funeral On Trump's Inauguration Day” – Prof Wole Soyinka: Nobel laureate, Prof.… https://t.co/l7m0PpVreP

— NetNaija.com (@netnaija) 5 décembre 2016

“Je n’ai pas de mal à recevoir des critiques. Mes étudiants m’ont régulièrement demandé des comptes sur mes idées”, a répondu l‘écrivain à un journaliste local, qui demandait si cette émotion ne venait pas du fait que c‘était la première fois que sa parole était remise en cause par un grand nombre de personnes au sein de la société nigériane.

Wole Soyinka est un écrivain engagé. Dans les années 60, il a passé 22 mois en prison pendant la guerre d’indépendance du Biafra et en 1994, il a été contraint à l’exil après avoir été condamné à mort pendant la dictature de Sani Abacha.

Ce vent de critiques survient au moment où l’actuel président Muhammadu Buhari a perdu beaucoup de sa popularité, notamment à cause de sa gestion économique et sécuritaire du pays, un an et demi après son arrivée au pouvoir.
Wole Soyinka avait déclaré qu’il soutenait l’ancien militaire pendant la campagne électorale et n’est pas, pour l’instant, revenu clairement sur son engagement.

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