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Rafah : chaos et controverses autour du nouveau centre d’aide humanitaire de la GHF

Des Palestiniens transportent des boîtes contenant de la nourriture et des colis d'aide humanitaire livrés par la Fondation humanitaire de Gaza.   -  
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AP Photo

Gaza

À Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, une scène de chaos s’est produite mardi au deuxième jour de distribution d’aide par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), un groupe récemment créé et soutenu par les États-Unis.

Des milliers de Palestiniens, poussés par la faim après près de trois mois de blocus israélien, ont afflué en masse vers le centre de distribution, brisant les clôtures dans une tentative désespérée d’obtenir des denrées de base. L’armée israélienne, présente à proximité, a tiré des coups de semonce, appuyés par des tirs de chars et des fusées éclairantes. Au moins trois personnes ont été blessées.

Créée en février et enregistrée à Genève, la GHF ne dispose d’aucun bureau connu dans la ville ni de représentant identifié, ce qui alimente les soupçons quant à son opacité. Son ancien directeur exécutif, Jake Wood, a démissionné dimanche, déclarant qu’il lui était impossible d’opérer dans le respect des principes humanitaires fondamentaux que sont la neutralité et l’indépendance.

La Fondation est accusée par plusieurs acteurs humanitaires, y compris les Nations unies, de contourner les institutions internationales et d’exclure les organisations palestiniennes dans sa gestion de l’aide. Le Hamas a qualifié l’"invasion" du centre par des milliers d’affamés d’échec cuisant de la stratégie israélienne visant à gérer unilatéralement l’aide humanitaire. L’ONU, de son côté, a indiqué ne pas avoir été informée de livraisons d’aide concrètes via la GHF.

Critiquée pour avoir imposé des lieux fixes de distribution situés à proximité de positions militaires israéliennes, notamment dans le corridor de Morag, la GHF oblige des centaines de milliers de déplacés à parcourir plusieurs kilomètres, au péril de leur vie. Cette pratique, selon de nombreuses ONG, va à l’encontre des usages humanitaires qui privilégient des distributions au plus près des populations vulnérables. Des voix s’élèvent pour dénoncer une instrumentalisation de l’aide comme couverture d’une stratégie militaire.

Alors que la majorité des Palestiniens repartent les mains vides, la GHF affirme avoir temporairement évacué ses équipes pour "éviter des pertes humaines", avant de reprendre les opérations. Un porte-parole du groupe a nié tout usage de la force depuis ses installations. Toutefois, la méfiance grandit autour de cette structure controversée, rejetée par l’ONU. Un groupe d'ONG internationales, dont ActionAid, soulignent qu’"une aide utilisée pour masquer une violence continue n’est pas une aide, mais une stratégie de contrôle sous couvert humanitaire."

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