Tunisie
Le décret-loi n° 2022-54, publié le 16 septembre, vise à lutter contre les infractions liées aux systèmes d'information et de communication, mais suscite de vives inquiétudes parmi les défenseurs de la liberté de la presse en Tunisie.
Dans un contexte économique et social difficile, ce texte impose des sanctions sévères, y compris des peines de prison et des amendes lourdes, pour ceux qui diffusent des "fausses nouvelles" ou des rumeurs. Les termes "fausse nouvelle" et "rumeur" ne sont pas définis dans le décret, laissant une large marge d'interprétation aux autorités, ce qui pourrait criminaliser le travail journalistique.
Des organisations comme Reporters Sans Frontières et Cartoooning for Peace dénoncent cet arsenal législatif comme étant liberticide. Elles craignent que l'application de ce décret ne conduise à une répression accrue des voix critiques, notamment des journalistes et dessinateurs de presse. Le syndicat des journalistes et près de quarante parlementaires réclament des amendements pour protéger les droits des citoyens et garantir la liberté d'expression. Mohamed Ali, député et rapporteur de la commission des droits et libertés, souligne que ce décret nuit aux droits politiques et sociaux des Tunisiens.
Malgré ses intentions déclarées de lutter contre la désinformation, ce décret est souvent utilisé pour cibler des journalistes, des opposants politiques et même des internautes, avec des cas documentés d'arrestations sous son régime. Les appels à une réglementation plus équilibrée, comme le suggère l'universitaire Larbi Chouikha, se multiplient, plaidant pour des mécanismes de régulation plutôt que pour des sanctions répressives. Alors que le Parlement reste affaibli par rapport à l'exécutif, l'avenir de la liberté d'expression en Tunisie pourrait se jouer à travers ces luttes législatives.
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