RDC : encore une année sans école pour les enfants déplacés

En République démocratique du Congo, la date du 2 septembre marquait la rentrée scolaire.

Dans le Nord-Kivu, cette reprise s'est transformée en illusion pour la majorité des enfants vivant dans les camps de déplacés. La région, connue comme théâtre de combats incessants entre l'armée congolaise et les rebelles du M23, voit chaque année des milliers d'enfants privés d'un avenir éducatif. Fuyant les combats, ces familles ont tout laissé derrière elles, y compris l'espoir d'une éducation pour leurs enfants.

Après avoir fui, personne n’a été capable de trouver un moyen pour que nos enfants puissent être scolarisés, et cette situation nous fait terriblement souffrir. Nous ressentons beaucoup de regret, car nos enfants ne pourront pas encore aller à l’école cette année, tout comme l’année dernière. Cela nous fait énormément de peine, explique Sifa Nsabimana, une déplacée de guerre.

À Goma, le marché est bondé, mais il y a peu d'acheteurs de fournitures scolaires. Les parents sont confrontés à une situation économique extrêmement difficile. Le coût de la vie a explosé, l'achat de fournitures scolaires et d'uniformes est un véritable défi pour de nombreuses familles. Comme le constate Clément Kasuku, ce vendeur au marché central de Goma : je me rends compte que rien ne marche. Comparée aux années précédentes, la rentrée de cette année ne promet rien de bon. Il n'y a presque pas de ventes, ce qui nous pousse à nous demander s’il y aura vraiment une rentrée scolaire cette année. On est juste là, sans voir des clients, on ne fait que s’interroger sur le pourquoi de cette situation”.

Pour ce premier jour de la rentrée, les écoles n'ont pas fait salle comble plusieurs élèves étaient absents comme dans cet établissement scolaire. Les raisons sont diverses , selon cet enseignant

À part la guerre, il y a d’autres facteurs qui causent que les enfants n’étudient pas. Par exemple, le chômage de certains parents. Tous ces parents qui travaillent dans les territoires occupés par la guerre ne travaillent pas maintenant”; Deba Mubalama, enseignant à l'école primaire La Différence.

Au Nord-Kivu, la rentrée scolaire est un symbole d'espoir brisé pour des milliers d'enfants. L'avenir de ces enfants est incertain, et la promesse du président Félix Tshisekedi sur la gratuité de l'école primaire semble s'éloigner de jour en jour.