Unesco
Le monde a traité nos océans " comme s'ils étaient gratuits pour tous ". C’est ce que constate Vidar Helgesen, secrétaire exécutif de l'UNESCO, à l'approche de la conférence dédiée à l’étude sur " l'état des océans dans le monde ".
Le rapport, auquel ont participé 100 scientifiques du monde entier, vise à tirer la sonnette d'alarme sur les nouvelles données concernant les menaces qui pèsent sur les océans.
L'étude indique que le changement climatique perturbe la vie dans nos océans. En effet, "il y a une perte d'oxygène, une acidification, une élévation du niveau de la mer qui a des effets sur les communautés et les systèmes côtiers, une détérioration de la végétation de carbone bleu dans l'océan, une croissance forte et régulière des polluants liés au plastique, mais aussi d'autres pollutions chimiques", alerte Vidar Helgesen.
"Il s'agit donc d'une multitude de problèmes dont beaucoup peuvent être attribués au changement climatique. Il est donc juste de dire que le changement climatique joue un rôle important dans la plupart des dangers auxquels l'océan est actuellement confronté", ajoute-t-il.
Comme sur terre, la vie dans les océans est un écosystème équilibré, mais ce dernier est de plus en plus endommagé par la pollution, l'acidification causée par les combustibles fossiles et la perte de biodiversité, selon le nouveau rapport de l'UNESCO.
"Le monde a accepté de protéger 30% des océans, mais il est important de protéger les bons endroits, c'est-à-dire les endroits où il y a de la vie à protéger. Nous savons que ce rapport démontre que 70% des espèces menacées dans les océans se réfugient dans des zones marines protégées", explique le secrétaire exécutif de l'UNESCO.
"Environ 25 à 30 % des émissions de combustibles fossiles sont absorbées par l'océan, ce qui modifie la composition chimique de l'océan et le rend plus acide. L'océan est aujourd'hui environ 30 % plus acide qu'à l'époque préindustrielle, et ce pourcentage devrait atteindre 170 % d'ici à 2100 si nous ne parvenons pas à changer de cap”, explique Vidar Helgesen.
L'une des conséquences de l'acidification est que les coquilles des mollusques sont plus minces et plus fragiles. Par conséquent, ils se reproduisent moins.
Alors que les accords de Paris prévoyaient de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, les températures des océans ont déjà augmenté en moyenne de 1,45°C, avec des points chauds dépassant les 2°C en Méditerranée, dans l'océan Atlantique tropical et dans l'océan Austral.
Le rythme du réchauffement des océans a doublé en 20 ans et celui de l'élévation du niveau de la mer a doublé en 30 ans, selon l'UNESCO.
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