Mali
Air France va recommencer à desservir le Mali à partir de vendredi, mais avec un avion et des équipages d'une compagnie tierce, a annoncé mardi le transporteur aérien, qui avait suspendu cette ligne début août dans la foulée du putsch au Niger voisin.
"En coordination avec la DGAC (Direction générale de l'aviation civile, NDLR) française et les autorités maliennes, Air France reprendra la desserte de Bamako depuis Paris-Charles de Gaulle à compter du 13 octobre 2023", a précisé un porte-parole de la compagnie à l'AFP.
Air France avait suspendu le 7 août ses vols à destination du Mali (sept par semaine) et du Burkina Faso (cinq) après la fermeture de l'espace aérien du Niger voisin, théâtre d'un coup d'État le 26 juillet.
"Air France travaille en étroite collaboration avec les autorités burkinabè afin de reprendre au plus vite sa desserte vers le Burkina Faso. La desserte de Niamey (Niger) reste quant à elle suspendue jusqu'à nouvel ordre", a ajouté mardi la compagnie.
La desserte de Bamako depuis Paris reprendra au rythme de "trois vols directs par semaine (les mardis, vendredis et dimanches)", selon la même source. En outre, les vols vendus par Air France ne seront plus assurés par des avions de la compagnie, mais par "un Boeing 777-200 ER de la compagnie portugaise EuroAtlantic Airways", a indiqué Air France.
L'équipage sera également composé d'employés de cette société qui, outre des vols réguliers, propose des services de location et de charter.
Air France a promis que cet aéronef répondait "en tout point aux réglementations françaises et européennes", et expliqué qu'il était "équipé de 30 sièges en cabine Business, 24 sièges en cabine Premium Economy et 239 en cabine Economy".
"Les prestations servies à bord seront les mêmes que sur les vols opérés par Air France. Les clients dont les vols sont annulés seront reportés sur les vols maintenus ou pourront modifier sans frais la réservation qui leur est proposée", selon la même source.
De source proche du dossier, le choix d'une compagnie et d'équipages tiers pour exploiter cette liaison s'explique par le fait que le ministère français des Affaires étrangères déconseille "formellement" aux Français de se rendre au Mali, y compris les membres d'équipage, en raison de la situation sécuritaire tendue.
En mars, le premier syndicat de pilotes d'Air France, le SNPL, avait appelé ses adhérents à "exercer leur droit de retrait", s'ils le souhaitaient, pour ne plus voler vers Bamako.
Le mois précédent, l'agence fédérale américaine supervisant l'aviation (FAA) avait évoqué un "risque accru" pour les appareils commerciaux desservant ou survolant le Mali "à toutes les altitudes" en raison de l’installation de batteries de missiles anti-aériens par le groupe russe de mercenaires Wagner.
Après la suspension des liaisons Paris-Bamako par Air France, les autorités maliennes avaient décidé le 11 août d'annuler l'autorisation de la compagnie d'exploiter cette ligne.
Ces autorités, dont les dirigeants militaires se sont solidarisés avec les putschistes nigériens, avaient qualifié la suspension de "manquement notoire" aux termes de l'autorisation d'exploitation accordée à la compagnie.
Les relations entre la France, l'ancienne puissance coloniale qui était engagée militairement au côté de l'armée malienne contre les djihadistes depuis 2013, et le Mali se sont fortement détériorées depuis que des colonels ont pris le pouvoir par la force à Bamako en août 2020.
La junte a poussé les forces françaises vers la sortie en 2022 et s'est tournée politiquement et militairement vers la Russie. Elle a expulsé l'ambassadeur français.
"Air France suit en permanence l'évolution de la situation géopolitique des territoires desservis et survolés par ses appareils et rappelle que la sécurité de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue", a conclu son porte-parole mardi.
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