Burkina Faso
Le gouvernement du Burkina Faso issu d'un coup d'État a annoncé dimanche la levée de la suspension de Radio Oméga, l'une des plus écoutées du pays, dont la diffusion avait été interrompue il y a un mois, après l'interview d'un opposant au régime militaire au Niger.
Le gouvernement a annoncé "la levée de la mesure de suspension de la diffusion des programmes de Radio Oméga à compter du 11 septembre", a indiqué dans un communiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo.
Il a "examiné avec beaucoup d’attention la requête formulée par l'OBM (Observatoire burkinabè des médias) à la demande de Radio Oméga et entendu l'argumentaire selon lequel l'équipe de la radio a tiré les leçons de cette sanction dont elle a fait l'objet", indique-t-il.
Selon M. Ouédraogo, "le gouvernement demeure attaché à la liberté d'opinion et de presse ainsi qu’à l'exercice responsable du métier de journaliste".
Le ministre a toutefois interpellé les "organisations professionnelles des médias sur l'exigence d’un discours médiatique qui ne compromette pas les chances de notre victoire collective contre les forces du mal et de domination des peuples du Sahel".
Le Burkina Faso est miné par des violences djihadistes depuis 2015.
Le groupe Oméga médias, propriétaire de la radio appartenant au journaliste et ancien ministre des Affaires Étrangères Alpha Barry, avait saisi le Conseil d'État pour contester la suspension survenue le 10 août "au nom de l'intérêt supérieur de la nation".
Cette suspension faisait suite à la diffusion d'un entretien avec le porte-parole d’un mouvement récemment créé au Niger, qui souhaite rétablir le président Mohamed Bazoum, renversé par un coup d'État le 26 juillet.
Les autorités de transition du Burkina Faso, arrivées au pouvoir par un coup d'État il y a un an, ont très rapidement affiché leur solidarité avec les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger.
Plusieurs médias ont été suspendus au Burkina ces derniers mois, notamment les Français LCI, RFI et France 24. Début avril, les correspondantes de Libération et du Monde avaient été expulsées.
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