Libye
Une vie sans eau ni nourriture, par des températures extrêmes, c’est celle qu’expérimentent depuis environ un mois ces migrants. Déportés dans le désert, entre la Libye et la Tunisie, par les forces de sécurité tunisiennes, ces africains tentent d’alerter sur leur sort.
La vie des noirs compte, rappellent-ils, alors que des centaines de migrants africains arrivent au quotidien dans no man’s land, Tunis poursuivant ses expulsions massives.
"Nous avons été arrêtés par le gouvernement tunisien dans la ville de Sfax et transférés sur le territoire libyen. Aujourd'hui, nous sommes exposés à la pire des souffrances humaines. Le froid, la misère, la chaleur et la pluie. Nous souffrons ici depuis environ quatre semaines. Les gouvernements et les organisations régionales et internationales doivent trouver une solution humaine pour nous, une solution d'urgence. Que ce soit de la part du gouvernement tunisien ou de n'importe quelle organisation internationale ou locale, une solution est nécessaire.’’, explique Mubarak Adam Mohamed, migrant du Soudan.
En attendant, la survie de ces infortunés dépend du système D. Human Rights Watch rapporte que la police tunisienne a "expulsé" au moins 1 200 migrants africains.
"Nous sommes ici depuis un mois. Il n'y a pas de solution pour nous. Ils nous ont déportés de Sfax vers le désert. Nous sommes ici sans solution. Les gens souffrent, ils n'ont ni eau ni nourriture. Des femmes enceintes sont ici. Certaines personnes sont malades. Nous demandons une solution. Il n'y a pas de solution. Chaque jour, ils viennent avec des armes pour nous. Nous ne nous battons pas. Nous ne sommes que des migrants.'', raconte Ibrahim Bangua, migrant de Sierra Leone.
À Ras Jedir, 350 migrants sont toujours hébergés dans un camp, dont 65 enfants et 12 femmes enceintes.
Le ministre tunisien de l'intérieur a admis que de petits groupes de migrants subsahariens tentant d'entrer dans le pays sont repoussés dans les zones désertiques frontalières avec la Libye et l'Algérie, mais il a qualifié de "fausses allégations" les affirmations de l'ONU, des groupes humanitaires et des migrants eux-mêmes concernant les mauvais traitements subis.
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