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Égypte : les artisans se frayent un chemin vers le marché du luxe

Collection de bijoux fabriqués dans l'atelier d'Azza Fahmy, dans la zone industrielle du 6 octobre, au sud-ouest de la capitale égyptienne.   -  
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KHALED DESOUKI/AFP or licensors

Egypte

En Egypte, les marques de luxe ambitionnent de porter l'identité égyptienne aux frontières du monde, en exploitant les savoir-faire artisanaux traditionnels, de la conception de bijoux au tissage de tapis.

Selon les experts du secteur, l'attrait mondial des créations arabes et islamiques d'autres pays comme les Emirats Arabe Unis ou encore le Qatar, le Maroc et la Tunisie, montre que l'Égypte pourrait faire davantage pour promouvoir la richesse artistique de son patrimoine millénaire.

"Nous n'avons pas d'industrie du luxe. Nous avons des magasins qui importent des marques de l'étranger, et certaines personnes essaient d'entrer dans l'arène mondiale, mais il y a un long chemin à parcourir, et il faut apprendre et suivre des règles que nous n'avons pas. Par exemple, si vous regardez le monde arabe, vous verrez que ceux qui ont réussi à se faire un nom se comptent sur les doigts de la main," explique Azza Fahmy, fondatrice d'une marque de bijoux égyptienne. 

Alors que les entreprises s'efforcent de combler la pénurie de talents, elles sont également confrontées aux vents contraire s d'une crise économique éprouvante qui a fait chuter la monnaie locale et limité les importations de matières premières.

"En ce qui concerne l'industrie, en termes de matériaux, il y a une grave pénurie, ce qui nous a causé des problèmes, car les prix ont augmenté très rapidement en peu de temps. Bien sûr, cela s'est produit dans le monde entier, mais en Égypte en particulier, nous sommes confrontés à de nombreuses difficultés," raconte Mohamed al-Kahhal, copropriétaire d'une entreprise de tapis faits main. 

Si l'Égypte est fiere de quelques réussites commerciales, de nombreux autres fabricants de produits de luxe affirment qu'ils luttent contre d'innombrables obstacles pour se tailler une place sur le marché local et international.

À l'ère de la production de masse mondiale, le vivier d'artisans qualifiés de l'Égypte, autrefois très vaste, s'est rétréci.

"Nous avons commencé parce que le coton égyptien est célèbre dans le monde entier, mais quand nous avons commencé il y a 20 ans, il n'y avait pas de marques locales. On trouvait donc du coton égyptien dans des marques de forge partout dans le monde, mais rien en Égypte, tout était exporté," soutient Goya Gallagher, fondatrice de l'association Malaika, basée au Caire. 

Selon l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel, les efforts de l'État pour soutenir le secteur de l'artisanat ont été "limités et sporadiques" mais une vague de changement est en marche.

De nombreux créateurs espèrent bénéficier des initiatives du gouvernement visant à attirer les investissements et les revenus du tourisme à partir de ses merveilles antiques.

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