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Ouganda : le Parlement débat d'une loi controversée anti-LGBT

Ouganda : le Parlement débat d'une loi controversée anti-LGBT
Une personne tient un parapluie portant les couleurs du drapeau arc-en-ciel tandis que d'autres agitent des drapeaux lors du premier rassemblement de la gay pride   -  
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ISAAC KASAMANI/AFP

Ouganda

Le Parlement ougandais doit voter mardi sur une loi répressive prévoyant jusqu'à dix ans de prison pour celles et ceux qui entretiendraient des relations homosexuelles, dénoncée par des défenseurs des droits humains.

Le texte cible toute personne se livrant à des activités homosexuelles ou se revendiquant comme LGBTQ+, dans un pays où l'homosexualité est déjà illégale.

"Le projet de loi contre l'homosexualité est prêt et sera déposé devant le parlement pour un vote cet après-midi", a déclaré mardi à l'AFP Robina Rwakoojo, présidente de la Commission des affaires juridiques et parlementaires qui a étudié le projet de loi.

"Nous avons entendu les partisans du projet de loi et ceux qui s'y opposent et nous avons fait nos recommandations pour examen par la plénière", a-t-elle poursuivi.

Ce vote sur ce projet de loi survient à un moment où les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux, accusant d'obscures forces internationales de faire la promotion de l'homosexualité en Ouganda.

Quelques jours avant l'examen du projet de loi par les parlementaires, le président Yoweri Museveni, qui dirige le pays d'Afrique de la région des Grands lacs d'une main de fer depuis 1986, avait qualifié les homosexuels de "déviants".

Le 17 mars, la police ougandaise avait annoncé l'arrestation de six hommes pour "pratique homosexuelle".

Fox Odoi-Oywelowo, parlementaire appartenant tout comme le chef de l'Etat au Mouvement de résistance nationale, a déclaré de son côté s’opposer au texte, affirmant à l'AFP vouloir "promouvoir une société juste".

Ce projet de loi "contient des dispositions anticonstitutionnelles, annule les acquis enregistrés dans la lutte contre les violences basées sur le genre", a-t-il déclaré mardi devant le Parlement, pendant que plusieurs de ses collègues tentaient de couvrir son intervention.

Adrian Jjuuko, avocat et militant pour la défense des droits humains, a déclaré espérer que le Parlement "n'adopte pas cette loi car elle aggraverait les discours de haine contre les minorités".

L'Ouganda a une stricte législation anti-homosexualité - un héritage des lois coloniales - mais depuis l'indépendance du Royaume-Uni en 1962, il n'y a eu aucune poursuite pour des actes homosexuels consentis.

En 2014, un tribunal ougandais avait bloqué un projet de loi, approuvé par les députés et signé par le président Museveni, pour punir les relations homosexuelles de prison à vie. Ce texte avait suscité un tollé au-delà des frontières ougandaises, certains pays riches ayant suspendu leur aide après sa présentation au Parlement.

Le chef de l'Etat "a historiquement pris en compte les dommages causés par les projets de loi, notamment en termes de relations avec l'Occident et de financement des donateurs", a déclaré Kristof Titeca, expert des affaires d'Afrique de l'Est à l'Université d'Anvers (Belgique).

Ce vote en Ouganda intervient également dans un contexte de virulente vague d'homophobie en Afrique de l'Est, où l'homosexualité est illégale et souvent considérée comme un crime.

Frank Mugisha, directeur de la principale organisation ougandaise de défense des droits des homosexuels suspendue l'année dernière par les autorités, Sexual Minorities Uganda, avait déclaré en mars à l'AFP avoir été inondé d'appels de personnes LGBTQ+ au sujet du nouveau projet de loi car ils "vivent dans la peur".

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