Mauritanie
L’artiste de 35 ans a posé ses pinceaux à Zaatar, quartier défavorisé de Nouakchott, la capitale mauritanienne.
Le muraliste franco-britannique Seb Toussaint couvre de blanc, le mur d’une baraque, qui sera ensuite départagée de larges espaces bleus et rose layette. Il y inscrira en arabe, le mot ''Avenir''.
Depuis 10 ans, il parcourt le monde. Son objectif, sortir de l’ombre les zones défavorisées, ou donner la parole aux laissés-pour-compte grâce aux fresques.
C'est le projet "Share The Word", "Passe le mot.", inspiré en partie, dit-il, par les épreuves de sa grand-mère sous l'Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale en Normandie.
Dans les pays visités, les propriétaires des murs choisissant souvent les mots mis en lumière. "Paix" ou "Amour" sont les mots les plus prisés par ses commanditaires. Et ses réalisations ont l’avantage d’être polyglottes.
"Parfois j’étais surpris dans certains pays de voir que le projet dans le quartier attirait des artistes qui sont venus au quartier pour, par exemple, tourner un clip de musique, ou pour faire un défilé de mode, et donc mettre un coup de projecteur sur un quartier dont on ne parle jamais. Il y a eu des Street Art Tour, donc des tours du quartier avec un groupe de touristes, curieux d’art, qui s’organisaient par exemple dans un camp de réfugiés en Palestine, ou alors la municipalité à Katmandou qui a promis d’injecter de l’argent pour réparer les toits parce qu’on a mis un coup de projecteur sur un quartier qui était un petit peu oublié des gens et des médias locaux etc.", explique l'artiste.
Palestine, Népal, Mauritanie et autres, Seb Toussaint calcule avoir essaimé 222 apostrophes polychromes à travers le monde. Et considère ses fresques comme un petit rayon de soleil pour des localités plongées dans l’oubli.
"Moi, tout ce que je peux apporter, c’est déjà de la couleur dans un environnement où il y en a très peu ; donc c’est toujours ça; et puis également, je crois que c’est des rencontres enrichissantes, tant pour moi d’apprendre sur les cultures locales, mais aussi pour les gens de rencontrer un étranger également." , explique Seb Toussaint.
Alerter sur le sort des populations marginalisées, un engagement de plus en plus reconnu par les bénéficiaires.
"Nous avions quelques soupçons sur leur présence, mais très tôt, nous avons compris qu'ils étaient motivés par de bonnes intentions. Ils font du bon travail qui donne de la couleur au quartier ; et ils s'intègrent rapidement .". souligne Amar Mohamed Mahmoud, habitant de Zaatar.
Mais le métier n’est toujours pas sans danger. Partout, il peut y avoir un peu de réticence initiale. Un membre de son équipe a été pris en otage pendant 24 heures et relâché contre rançon en Côte d'Ivoire.
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