Nigéria
Des têtes sculptées de 108 jeunes filles toujours portées disparues huit ans après leur l’enlèvement par Boko Haram dans une école secondaire publique, à Chibok, au Nigeria sont exposée dans une galerie à Lagos.
Des sculptures-portraits, fruit d’une collaboration entre l'artiste française Prune Nourry, des étudiants de l'université Obafemi Awolowo et un groupe de potiers. Un devoir de mémoire pour ces écolières qui manquent toujours à l'appel.
"C'est un rappel permanent de ce qui s'est passé, nous avons eu une période de notre histoire au Nigeria où des femmes, des garçons, des hommes, des enfants ont été enlevés, certains ont été retrouvés, d'autres sont toujours déplacés jusqu'aujourd'hui, d'autres sont toujours en captivité.", explique Habibat Balogun, coordinatrice de Bring Back Our Girls Lagos.
L’exposition se veut aussi une vitrine à même de pérenniser le souvenir de l’acte posé par les islamistes contre l’éducation des filles. Une histoire qui tombe progressivement dans l’oubli.
"J'espère que les gens qui verront l'exposition se souviendront de l'importance de l'éducation des filles et du fait que la sculpture peut personnifier quelqu'un et matérialiser une vie qui respire et être le symbole d'une personne. Il s'agit aussi de la collaboration, de la façon dont nous pouvons faire plus ensemble et peut-être du fait que l'exposition voyagera en Afrique mais aussi dans le monde entier et de la façon dont nous pouvons continuer à mettre en lumière quelque chose qui pourrait être oublié et qui ne devrait pas l'être parce que ce sera toujours une priorité.". a déclaré l'artiste Prune Nourry.
Pour l’organisation, l’exposition doit avoir un écho à l’international puisqu’abordant un sujet qui touche la cause féminine dans divers pays.
"J'espère qu'elle dépassera les quatre murs de cet espace d'exposition, qu'elle ira au-delà du Nigéria pour s'étendre au monde entier et qu'elle amplifiera ou montrera au monde l'époque dans laquelle nous vivons, parce que ce n'est pas seulement le Nigéria, je veux dire que c'est presque, peut- être aussi lié à ce qui se passe en Iran.", explique Tony Agbapuonwu, conservateur d'art.
En 2014, le kidnapping des filles de Chibok avait donné lieu à la campagne Bring Back Our Girls. Depuis 106 filles sur les 270 enlevées ont été libérées.
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