Burkina Faso
Une religieuse américaine de 83 ans a été enlevée par des "hommes armés non identifiés", dans la nuit de lundi à mardi, dans le nord du Burkina Faso, une région en proie à des attaques jihadistes récurrentes.
C'est la première fois depuis près d'un an que des occidentaux sont pris pour cible au Burkina Faso: fin avril 2021, deux Espagnols et un Irlandais, portés disparus dans un premier temps, avaient été exécutés.
"Dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 avril 2022, des hommes armés non identifiés ont visité la communauté des religieuses de la paroisse de Yalgo dans le diocèse de Kaya. Ils ont enlevé la Sœur Suellen Tennyson de la Congrégation des Sœurs Marianites de Sainte Croix", précise un communiqué signé par l'évêque de Kaya (nord), Mgr Théophile Nare.
Il ajoute que "Suellen Tennyson a été amenée vers une destination inconnue par ses ravisseurs qui, avant de partir, ont vandalisé des salles, saboté le véhicule de la communauté qu’ils ont tenté d’emporter".
L'enlèvement n'a pour l'heure pas été revendiqué.
Selon le diocèse, la religieuse était en service à Yalgo depuis octobre 2014.
Yalgo est située dans la province du Namentenga, entre Kaya et Dori, deux grandes villes du nord du Burkina Faso, une région en proie à des attaques jihadistes régulières depuis sept ans.
Fin avril 2021, deux journalistes espagnols et un ressortissant irlandais avaient été "exécutés par des terroristes" dans le parc d'Arly (est), selon les autorités, alors qu'ils se trouvaient avec une patrouille antibraconnage formée de militaires et de gardes-forestiers burkinabè attaquée par des hommes armés.
En janvier 2016, un couple d'Australiens avait été enlevé à Djibo, proche de la frontière avec le Mali et le Niger, lors d'une action apparemment coordonnée avec des attentats à Ouagadougou.
Cette nuit-là, des jihadistes avaient ouvert le feu dans les cafés, restaurants et hôtels de l'avenue Kwame Nkrumah, haut lieu de la vie nocturne ouagalaise, faisant 30 morts et 71 blessés.
- La sécurité "une priorité" -
La femme, Jocelyn Elliot, avait été remise par ses ravisseurs aux autorités nigériennes environ un mois après son enlèvement. L'homme est toujours porté disparu.
En décembre 2018, c'est un couple italo-canadien qui avait disparu sur la route entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Il avait été libéré au Mali voisin, après plus d'un an de captivité.
Quelques mois auparavant, en septembre 2018, un Indien et un Sud-Africain avaient été enlevés sur le site d'une mine d'or à Inata, dans le Nord-Ouest du Burkina, puis libérés.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
Le nouveau chef de l'Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".
Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, le chef de l'Etat fait face depuis quelques semaines à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait environ 80 morts, civils et militaires.
M. Damiba a annoncé la semaine dernière la création de comités locaux de dialogue avec les groupes armés jihadistes pour tenter d'endiguer la spirale de violences attribuées aux jihadistes.
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