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France : procès d'un réseau de traite et de proxénétisme nigérian

France : procès d'un réseau de traite et de proxénétisme nigérian
Photo d'illustration : des prostituées à Benin City, capitale de l'État d'Edo, dans le sud du Nigeria, le 29 mars 2017   -  
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PIUS UTOMI EKPEI/AFP or licensors

France

Le procès en appel d'un réseau nigérian en bande organisée de proxénétisme et de traite de filles, souvent mineures, qui se tenait depuis mardi aux assises de Créteil, en France, a été renvoyé lundi car l'un des accusés a contracté la Covid-19.

Quatre personnes, trois hommes et une femme âgés de 25 ans à 38 ans, comparaissaient depuis mardi aux Assises, accusés d'appartenir à un réseau qui recrutait, sur de fausses promesses, des filles au Nigeria, organisait leur émigration périlleuse jusqu'en Europe, puis leur prostitution forcée en France.

Lundi, l'avocat général devait prendre ses réquisitions. Mais le procès a été renvoyé sine die pour cause de coronavirus : Omos Wiseborn, qui avait été condamné à 19 ans de réclusion criminelle en première instance, a été testé positif.

Avortement sauvage

Ce report est "une situation regrettée de tous, mais qui s'impose à tous", a déclaré Adrien Gabeaud, avocat d'Emmanuel Aiwansosa, qui avait été condamné à 10 ans de réclusion criminelle en première instance, notamment pour avoir pratiqué un avortement sauvage sur Juliet, 14 ans.

"Ce qui est horrible, c'est que Juliet n'en peut plus, elle ne peut pas tourner la page", a de son côté souligné son avocate, Catherine Delanoë Daoud. "Je ne sais pas si elle va être capable de témoigner de nouveau". Juliet, âgé de 20 ans aujourd'hui, avait livré son supplice d'une voix à peine audible, entre silences et pleurs.

Emprise psychologique

Elle qui croyait venir étudier en France avait été prostituée dans le Bois de Vincennes, avant de subir un avortement "sur des sacs poubelles" à 14 ans. L'adolescente a aussi détaillé l'emprise psychologique du réseau : comme les autres parties civiles, elle se pensait soumise au "jujuman", un homme à qui elle avait prêté allégeance au Nigeria lors d'un rituel où il lui a fait avaler un cœur de poule, en présence de sa mère.

Sur les 16 victimes identifiées dans l'affaire, deux sont mortes noyées en traversant la Méditerranée. Vendredi, Omos Wiseborn a reconnu avoir participé au réseau, mais assuré qu'une autre femme, au Nigeria, était aux commandes. Il a déclaré devoir travailler pour cette femme, "Mama Blessing", afin de rembourser une dette.

Le fait que la circonstance de "bande organisée" a été retenue rend ce dossier "emblématique", selon l'avocat général Jean-Christophe Muller, les mis en cause étant ainsi jugés aux assises où les peines encourues sont plus élevées qu'en correctionnelle.

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