Soudan
L'incertitude politique continue de régner au Soudan plus de 24 heures après que l'armée a renversé le gouvernement de transition du pays et déclaré l'état d'urgence. Interrogé sur le plateau d'Euronews World, le journaliste d'Africanews Ronald Kato fait ressortir que les généraux méprisaient depuis longtemps les membres civils de l'administration de transition et n'attendaient que le moment opportun pour s'en débarrasser.
Cette situation était prévisible, Il s'agissait de savoir quand cela allait arriver. La composante militaire du Conseil de transition n'a jamais vraiment caché son mépris pour la composante civile dirigée par le Premier ministre Abdallah Hamdok, qui est aujourd'hui détenu par l'armée.
Pour ce qui est des raisons qui ont poussé l'armée à prendre le pouvoir, cela a beaucoup à voir avec le type de gouvernement ou le type de civils avec lesquels l'armée préfère traiter. Elle veut des civils qu'elle peut contrôler, et le Premier ministre Abdallah Hamdok a clairement indiqué qu'il ne se soumettrait jamais aux souhaits de l'armée, ce qui a rendu impossible sa collaboration avec les dirigeants militaires.
Le Soudan a fait de grands progrès ces deux dernières années en normalisant ses relations avec la communauté internationale et l'Occident depuis le renversement du président el-Bechir. Ce coup d'État menace-t-il ce bon travail ?
Oui et non. Cela dépendra de la réaction de l'Occident. Si la communauté internationale réagit de façon trop virulente, les militaires pourraient se tourner vers la Russie ou la Chine.
Les généraux militaires au Soudan pourraient, par exemple, revenir sur leurs engagements dans la lutte contre le terrorisme ou sur ceux signés avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale concernant l'économie et la dette du pays.
On peut également s'attendre à ce que les militaires traînent des pieds, refusent d'agir sur des dossiers comme le transfert de l'ancien dirigeant el-Béchir à la Cour Pénale Internationale, un sujet qui passionne l'Occident.
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