Kenya
Avec les personnalités locales que sont Lupita Nyongo et Eddie Gathegi et qui ont déjà atteint des sommets à Hollywood, l'industrie cinématographique kenyane, qui engrange des millions de dollars en termes de revenus, est un moteur dans la région.
Comme dans d'autres pays, le secteur a subi un revers majeur en raison de la crise de la Covid-19, les fermetures de salles et les restrictions concernant les rassemblements publics. Autant de mesures mises en place par le gouvernement pour tenter d’enrayer la propagation du virus.
"J'ai donc tourné deux films, Isiiro qui est un film luhya et Tipo qui est un film luo, mais avec la pandémie, tout s'est arrêté", explique la réalisatrice Joyce Indiegu.
La crise sanitaire a eu de profondes répercutions sur le travail des réalisateurs et les acteurs.
"Le couvre-feu nous a empêchés de réaliser ce que nous voulions, les projets ne pouvaient pas se dérouler comme prévu", raconte Felix Kamau, directeur de la photographie.
"Je ne vais pas mentir, c'était une période très difficile pour moi, mais dès que le pays a rouvert, j'ai eu quelques opportunités, même si elles sont restées très minces", ajoute la comédienne Tana Muse.
"Pour les gens du théâtre, les revenus étaient nuls. Je me souviens que certains se préparaient à faire un spectacle et le vendredi, on leur disait : "Plus de réunions publiques"", dit l'ancien comédien et producteur de théâtre, Samson Psenjen.
"Le nombre d'auditions a lui aussi chuté", conclut le comédien Brian Furaha.
Des efforts ont été faits pour aider les acteurs de l'industrie pendant le confinement, mais les premiers concernés estiment que cela n’a pas été suffisant pour les aider à se maintenir à flots.
"La Kenya Film Commission a voulu à nouveau soutenir les réalisateurs en créant un fonds spécial, mais l’investissement n’a pas atteint tous les acteurs du secteur de la création", constate la réalisatrice Joyce Indiegu.
Bien que les plateformes de vidéo à la demande offrent des moyens alternatifs de distribution de films, les créateurs de contenu kenyans hésitent encore à se positionner sur les sites de streaming pour gagner davantage.
"Aller vers les sites de streaming n’est pas non plus toujours favorable. Certains vous proposent du 60 %-40 % et sur les 40 %, nous sommes encore taxés", dit Joyce Indiegu.
Le gouvernement n'ayant pas encore levé les restrictions sur les rassemblements publics, la pérennité de l'industrie cinématographique kenyane dépendra du degré d'innovation de ses acteurs.
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