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Au Sahel, le conflit djihadiste menace le commerce des moutons.
A l’approche de la fête de l’Aïd al-Adha, les bergers s’inquiètent du nombre décroissant de bétail.
Car si aujourd’hui l’insécurité règne en maître dans la région, en période normale, ces agriculteurs font des recettes importantes à l’occasion de la fête de la Tabaski qui commence cette semaine.
Cette année, il semblerait que les fidèles n’auront pas tous un animal à consommer avec leurs amis et leur famille.
" Oui nous avons eu des difficultés, les difficultés c'est qu'il faut beaucoup d'efforts pour y aller maintenant. Avec l'insécurité, nous ne pouvons plus utiliser nos anciens points de chargement, les moutons doivent marcher des kilomètres pour atteindre des points sécurisés, et de là, les camions peuvent les emmener à Bamako." s'est confié Ammaye Agadi Cissé, éleveur, membre de la coopérative Danaya.
" Nous sommes venus à Niamey pour vendre les quelques moutons que nous avons pu récupérer après avoir ratissé la brousse, car il n'y a pas assez de moutons dans les campagnes à cause de l'insécurité. Cette pénurie de bétail est causée par les problèmes de sécurité que connaît le pays, et nous prions Dieu de mettre fin à ces troubles pour que les affaires puissent reprendre." a révéléMaazou Ali, vendeur de moutons.
Les attaques djihadistes et ethniques ainsi que le banditisme sont les principales causes de cette insécurité. Les militants islamistes prélevant souvent des taxes sous forme de bétail dans ces zones reculées qui échappent à la surveillance de l’état.
Le réchauffement climatique vient s’ajouter aux raisons de la disparition des moutons.
Les sécheresses récurrentes dans cette région semi-aride déciment les troupeaux.
"Le ministre du Développement rural et moi-même avons effectivement pris des dispositions pour impliquer le ministère de la Défense, le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Sécurité intérieure et tous les gouverneurs des régions concernées pour que les animaux puissent vraiment venir dans des conditions convenables, les escorter le long de tous les couloirs, sécuriser les couloirs pour que les animaux puissent venir et nous sommes à un taux de 80% d'arrivées, les autres 20% sont en cours de route." a déclaréYouba Bah, ministre délégué auprès du ministre du Développement social du Mali, chargé de l'élevage et de la pêche.
Conséquence principale de cette pénurie, le prix des moutons qui augmente de plus de 50%.
Aujourd’hui un mouton peut valoir 80 000 francs CFA soit 121 euros quand il en valait 35 000 francs CFA soit 53 euros auparavant.
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