Algérie
Une figure de la lutte pour les droits de l'Homme en Algérie, Fatiha Briki, est en détention depuis jeudi à Alger, sans que soit connu le motif de son arrestation, ont indiqué sa famille et le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Fatiha Briki, une universitaire en retraite, réputée pour son engagement en faveur de la défense des droits humains et contre la torture, a été arrêtée et son domicile perquisitionné jeudi dernier, selon le CNLD, une association de soutien aux détenus d'opinion dont elle fait partie.
La garde à vue de Mme Briki a été prolongée. Mais les faits qui lui sont reprochés n'ont pas été divulgués.
"Fatiha Briki est membre du CNLD, du Comité contre la torture. C'est une grande dame. Je pense que c'est son travail en faveur des détenus qui est la cause de son arrestation", a déclaré à l'AFP Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH).
La militante participait régulièrement aux marches du mouvement contestataire du Hirak, avant leur interdiction par le ministère de l'Intérieur à l'approche des élections législatives.
Le régime algérien s'est efforcé ces derniers mois de briser le Hirak, mouvement antisystème inédit né en février 2019, empêchant ses manifestations et multipliant les interpellations et les poursuites judiciaires visant opposants, militants, journalistes et avocats.
Jeudi dernier, un autre universitaire, Abdelali Rezagui, analyste politique connu pour ses interventions dans les médias, avait été interpellé par les services de sécurité dans la région d'Alger avant d'être relâché quelques heures plus tard, sans explication.
Au moins 260 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le CNLD.
Plus de 80 ONG algériennes et internationales ont récemment interpellé le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU à propos de "l'escalade répressive" des autorités algériennes et "la criminalisation incessante des libertés fondamentales".
Fatiha Briki est la fille du moudjahid et membre de l'escadron de la mort pendant la révolution « Yahya Briki », qui a orchestré la tentative d'assassinat du sanguinaire général Massu en 1958.
Il a été arrêté et condamné à mort, puis libéré dans le cadre d'un accord entre l'Armée de libération et l'armée française, pour être transféré en France pour terminer sa peine. La peine de mort n'a pas été exécutée, pour être libéré le 19 mars 1962.
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