République démocratique du Congo
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, et son homologue français Emmanuel Macron ont condamné mardi les violences qui ont éclaté au Tchad après la mort du président Déby et la prise du pouvoir par une junte. S'adressant à la presse avant un déjeuner à l'Élysée, le président français a également appelé à préparer "un New Deal" pour aider les pays africains à surmonter le "ralentissement très fort" de leurs économies depuis la crise du Covid-19, avant un sommet financier prévu le 18 mai à Paris.
Dans un communiqué commun, les deux présidents "demandent la cessation de toutes les formes de violences" et "rappellent leur soutien à un processus de transition inclusif, ouvert à toutes les forces politiques tchadiennes, conduit par un gouvernement civil d'union nationale et devant mener le pays à des élections dans un délai de 18 mois". La France et la RDC "réitèrent leur attachement à la stabilité et à l'intégrité du Tchad", ajoute le texte, qui apporte aussi son soutien "aux efforts d'accompagnement" de l'Union Africaine. "Il faut très vite revenir à l'ordre démocratique", a insisté le président congolais devant la presse.
"Je veux être très clair. J'ai apporté mon soutien à l'intégrité et la stabilité du Tchad très clairement à N'Djamena. Je suis pour une transition pacifique, démocratique, inclusive, je ne suis pas pour un plan de succession", a déclaré Emmanuel Macron alors que Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président tchadien, dirige depuis une semaine le Conseil Militaire de Transition (CMT), à la tête du pays. "La France ne sera jamais aux côtés de celles et ceux qui forment ce projet. Le temps est venu de lancer un dialogue politique national ouvert à tous les Tchadiens", a-t-il insisté aux côtés du président Tshisekedi.
Soutien de la France
Le président Félix Tshisekedi a dans un même temps demandé le soutien de la France face à un groupe d'islamistes actifs dans l'est du pays, semant selon lui "la terreur" dans la population. "Dans mon pays, la RDC, à l'est, il s'est créé maintenant un groupe à tendance islamiste, au discours islamiste et aux méthodes islamistes", a-t-il déclaré. "Je suis plus que jamais déterminé à l'éradiquer et je compte sur le soutien de la France", a-t-il ajouté. Sans les nommer, le président congolais fait référence aux miliciens des Forces démocratiques alliées (ADF) considérés comme le groupe armé le plus violent de la région.
New Deal pour les pays africains
S'adressant à la presse avant un déjeuner à l'Élysée, le président français a également appelé à préparer "un New Deal" pour aider les pays africains à surmonter le "ralentissement très fort" de leurs économies depuis la crise de la Covid-19, avant un sommet financier prévu le 18 mai à Paris. Emmanuel Macron a insisté sur le choc que le continent africain subit depuis 2020. Face à cela, "nous ne pouvons pas faire avec les recettes d'hier" alors que "nous sommes collectivement en train d'abandonner l'Afrique à des solutions qui datent des années 60", a-t-il regretté.
"Nous devons absolument inventer pour les 17 et 18 mai prochains un New Deal du financement de l'Afrique", basé notamment sur "des solutions profondément novatrices", a poursuivi Emmanuel Macron, en faisant référence au "New Deal" mis en œuvre par le président américain Franklin Delanoë Roosevelt pour lutter contre l'impact de la Grande Dépression des années 1930. "Sans quoi nous laisserons le continent africain face à la pauvreté (...) face à la réduction des opportunités économiques, une migration subie et l'expansion du terrorisme, et cela je ne veux pas m'y résoudre", a-t-il ajouté.
Financement des économies subsahariennes
La France doit accueillir le 18 mai à Paris le Sommet sur le financement des économies d'Afrique subsaharienne, avec la participation d'une dizaine de dirigeants africains et des responsables européens et de grandes organisations internationales, comme le FMI ou la Banque Mondiale. Le 17 mai, une conférence consacrée à la dette du Soudan se tiendra dans la capitale française.
La dette de l'Afrique a fortement baissé dans les années 90 à la suite de l'initiative du FMI et de la Banque mondiale en faveur des pays pauvres et très endettés (PPTE). Avant de repartir à la hausse. Entre 2006 et 2019, elle a été multipliée par trois, de 100 à 309 milliards de dollars. Et la crise du Covid-19 n'a rien arrangé. Selon le FMI, les pays d'Afrique sub-saharienne pourraient se trouver face à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d'ici 2023.
Dès avril 2020, un moratoire sur le service de la dette a été mis en place par le Club de Paris et le G20, qui a permis de différer le paiement de 5,7 milliards de dollars d'intérêts.
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