Congo
Ibahi Kwebali est un ouvrier qualifié et père de famille. Ngayeli Anny, elle, est commerçante et mère de six enfants. Les deux ont des points en commun : ils sont Congolais et font les frais de la crise économiques liée à la chute des prix de baril du pétrole, à la dette et plus récemment encore à la pandémie de coronavirus.
Ibahi a travaillé dans une société de construction, mais la baisse des activités a obligé la société a mettre la clé sous la porte. "A l’époque quand tout allait bien, tu ne pouvais pas passer une semaine sans trouver quelque chose à faire. Aujourd’hui, je suis ouvrier et il m’arrive de traîner trois à quatre mois à la maison, personne ne m’appelle pour un chantier. Parce que pour aller travailler, il faut que le client trouve de l’argent pour vous appeler."
Sylvie, elle, a vu ses recettes baisser sévèrement depuis qu’elle a été, comme des centaines d’autres commerçants, délocalisée des abords du marché central pour des raisons d’aménagement territorial. La crise, accentuée par les incertitudes générées par la Covid-19, a réduit le pouvoir d’achat et pousse les consommateurs à la prudence. "Les prix des poissons ont presque doublé de 20 à 38 euros", explique Anny. "Et ça traîne. Quand les clients arrivent, ils hésitent sur la qualité du poisson. On nous dit qu’on repartira au grand marché central, mais y aura-t-il de la place pour tout le monde ?"
Comme Ibahi Kwebali et Ngayeli Anny, des millions de Congolais côtoient de près les effets de la crise. Mais dans cet environnement incertain, quelques indices donnent des raisons d’espérer, à l’instar de la construction de la deuxième raffinerie du pays, susceptible de créer des milliers d’emplois. Le ministre congolais des Hydrocarbures, Jean-Marc Thystere Tchicaya présente "une raffinerie modulaire moderne, qui, à terme, représentera cinq millions de tonnes de produits fini par an. Et avec la priorité faite à l’emploi de nos compatriotes, c’est cinq mille emplois directs et indirects qui seront donc à terme, pourvus pour les Congolais."
Après deux ans de croissance négative entre 2016 et 2017, le Congo doit son léger rebondissement du taux de croissance (estimé à 1,6 % en 2018 par le FMI) à l’augmentation de la production pétrolière. Un taux qui devrait se stabiliser en moyenne à 1,8 % entre 2020 et 2021, même si la dette intérieure reste insoutenable dans ce pays qui dépend toujours des variations des prix du baril du pétrole sur le marché mondial.
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