Sénégal
Dans le sud du Sénégal, l’intervention de l’armée en Casamance serait bien accueillie par la population locale. Les forces sénégalaises tablent sur un essoufflement des rebelles du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) pour mettre fin à un conflit vieux de près de 40 ans.
Cette semaine, le Sénégal a annoncé la prise de plusieurs cantonnements du MFDC, avec le soutien de la Guinée Bissau. L'armée a emmené des journalistes dans la brousse pour leur montrer deux des bases dont elle dit s'être emparée après des tirs d'artillerie et une offensive terrestre soutenue par l'aviation.
Parmi les bunkers de terre couverts de tôle qui auraient servi d'abri aux rebelles, les officiers ont exhibé ce qu'ils ont présenté comme des prises de guerre : quelques mortiers et lance-roquettes, des fusils rouillés et un bric-à-brac d'ustensiles de cuisine, de bicyclettes hors d'âge, de charrettes et une machine à écrire.
Aucune information de source fiable et indépendante ne permet de dire si ce butin restitue l'état des forces de la rébellion ni les pertes qu'elle (ou l'armée sénégalaise) aurait subies. Le sentiment est répandu en Casamance que les rebelles avaient eu vent de l'offensive à venir et auraient plié bagage.
Retour des déplacés
Mais pour ceux qui ont dû fuir les combats, l’important est de retourner sur leurs terres. "Nous avons été affligés, bouleversés et nous avons tout perdu. Singhère est un village qui avait du potentiel et de l'organisation sur le plan économique, social, culturel, artistique", déclare Bailo Coly. Selon l’armée sénégalaise, cette offensive contre le MFDC intervient après des exactions contre des civils. Elle visait également à détruire des champs de cannabis et permettre le retour des personnes déplacés.
"C'est une opération que nous saluons. Nous l'avons attendu pendant très longtemps. Elle redonne de l'espoir aux populations déplacées, et nous pensons que lorsque l'opération sera atteinte, les populations pourront facilement retourner dans leurs pays d'origine", ajoute Bailo Coly. "L'opération de l'armée qui a eu lieu ces derniers jours, nous sommes vraiment très heureux, avec cet événement, cela nous permet de remonter le temps", avance pour sa part Jules Yinghou, un commerçant déplacé du Sikoum.
Si aucun bilan fiable n’est disponible, le Sénégal a déclaré jeudi soir qu’un seul soldat avait été blessé dans l’opération. Cet incident est survenu le 3 février lorsqu'un militaire "a reçu un éclat qui lui a causé une légère blessure au bras" lors de heurts entre des soldats et des rebelles près de la Guinée-Bissau voisine, a précisé l'armée dans ce communiqué. Le MFDC a pour sa part annoncé la mort de sept soldats sénégalais dans une embuscade près de la Gambie.
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