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La police ougandaise disperse un rassemblement de Bobi Wine

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AFP

Ouganda

La police ougandaise a empêché une nouvelle fois Bobi Wine, le principal rival du président Yoweri Museveni à la présidentielle de janvier, de s’adresser à ses partisans dans la région du Lac Victoria, ce mercredi. Elle a invoqué la nécessité de respecter les règles sanitaires liées au Covid-19 alors même que le pays vit au rythme de la campagne électorale.

Les policiers ont néanmoins précisé qu’ils transféraient l’opposant vers son domicile à une centaine de kilomètres du lieu du rassemblement avorté. "Merci de ne pas tenir compte des affirmations faussesselon lesquelles Robert Kyagulanyi, dit Bobi Wine, a été arrêté pendant qu'il faisait campagne", a indiqué la police ougandaise dans un communiqué. Les forces de sécurité reconnaissent cependant avoir arrêté plusieurs de ses partisans. Ils ont été filmés "dégonflant les pneus de véhicules de police, incitant à la violence, bloquant des policiers en service, violant les protocoles sanitaires et commettant plusieurs infractions routières", selon la police.

Bobi Wine et la police ougandaise sont toujours à couteaux tirés. Une énième arrestation mi-novembre avait déclenché de violents affrontements entre ses partisans et la police, faisant au moins 54 morts, selon la version officielle.Il avait été libéré après deux jours de garde à vue et inculpé d'"actes susceptibles de propager une maladie infectieuse" et infractions aux "règles sur le Covid-19". Ses partisans remarquent toutefois que le président Yoweri Museveni peut, sous couvert de déplacements officiels, faire campagne devant de larges foules, sans que la police ne réagisse.

Sous couvert de Covid-19, ils ont banni les campagnes dans les districts avec le plus grand nombre d'électeurs, où nous avons beaucoup de soutien ! Pourtant, le général Museveni y fait campagne sous couvert de lancement de projets.

Jeudi l'avocat de Bobi Wine, Nicholas Opiyo, défenseur respecté des droits humains et figure de la société civile, a été remis en liberté sous caution, une semaine après avoir été arrêté et inculpé de blanchiment d'argent, des poursuites largement qualifiées de "politiques". Fondateur et directeur de l'ONG Chapter Four, très active en Ouganda dans la défense des libertés civiles, Nicholas Opiyo, 40 ans, est également l'avocat de nombreux militants des droits humains ou de la cause homosexuelle. Il a été inculpé le 24 décembre de blanchiment d'argent pour avoir reçu sur le compte bancaire de Chapter Four un don de 340 000 dollars "en ayant connaissance (...) que ces fonds étaient le produit d'un crime", selon l'acte d'accusation qui ne précise ni l'origine de cet argent ni à quelle infraction il serait lié.

La juge Jane Okuo Kajuga a rejeté la demande du Parquet de maintenir M. Opiyo en détention et l'a remis en liberté contre une caution équivalente à 3 300 euros. Des représentants de la société civile ougandaise et des diplomates des Etats-Unis et de plusieurs pays européens ont assisté à l'audience. L'ambassade des Etats-Unis a salué sur Twitter cette libération, ajoutant que "ceux qui minent la démocratie" subiront "des conséquences". Mercredi, plusieurs rapporteurs spéciaux de l'ONU sur les Droits humains ont dénoncé des "chefs d'accusations fictifs" contre l'avocat, critique éloquent du régime Museveni, et des poursuites "semblant uniquement liées au contexte électoral" en Ouganda.

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