Mozambique
Les attaques terroristes à Cabo Delgado, au nord du Mozambique, s'intensifient. Les derniers chiffres font état d'au moins un demi-million de personnes déplacées.
Pour tenter de répondre à la situation, les Nations unies lancent un nouveau plan humanitaire visant à réunir environ 208 millions d'euros. "Le plus grand défi est la situation d'insécurité qui a beaucoup augmenté ces dernier mois, provoquant une augmentation extrême des déplacements. Nous sommes passés de 90 000 personnes déplacées au début de 2020, à plus d'un demi-million aujourd'hui", avance Myrta Kaulard, coordinatrice des Nations Unies au Mozambique.
De plus, la saison des pluies dans le pays aggrave la situation des réfugiés dans la province de Pemba.
"La relocalisation des populations qui se trouvent dans ces quartiers à hauts risques vers d'autres lieux plus sûrs nécessite également des ressources. Elles ne disposent pas de ces ressources en ce moment. C'est très grave et inquiétant, car les pluies vont encore aggraver le manque d'eau propre. Les garçons n'ont pas d'eau propre à boire, les enfants n'ont pas d'eau propre pour se laver", ajoute Myrta Kaulard. "L'aide humanitaire est le meilleur moyen de répondre aux pressions de l'insécurité, c'est la meilleure façon de soutenir ces populations très jeunes, qui sont plus frustrées et plus sensibles aux manipulations des groupes terroristes".
250 000 enfants déplacés
Environ 250 000 enfants figurent parmi les déplacés fuyant les violences dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays."En moins de deux ans, les enfants et les familles de Cabo Delgado ont été confrontés à un cyclone dévastateur, à des inondations, à la sécheresse, à des difficultés socio-économiques liées à la pandémie de Covid-19 et au conflit", résume Henrietta Fore, directrice générale de l'organisation des Nations unies pour les droits de l'enfant (UNICEF), dans un communiqué mardi.
Au total, 570 000 personnes ont fui les violences menées par ces groupes armés, selon le gouvernement mozambicain. Le conflit a fait 2 400 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l'ONG ACLED, qui répertorie plus de 700 attaques depuis octobre 2017.
"Deux enfants sur cinq dans la province souffrent de malnutrition chronique", la population déplacée étant davantage touchée par des cas aigus, alerte l'Unicef. Et avec l'arrivée de la saison des pluies et les mauvaises conditions sanitaires dans lesquelles les familles sont accueillies en urgence, l'organisation redoute une recrudescence de maladies graves. "Des problèmes de santé comme la diarrhée, qui sont faciles à prévenir et à traiter, peuvent être mortels pour les enfants déplacés qui n'ont pas accès à l'eau potable et à des installations sanitaires adéquates".
L'organisation lance un appel de 43,3 millions d'euros pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents au Mozambique en 2021, dont 24,6 millions consacrés à Cabo Delgado. "Les enfants déplacés sont particulièrement vulnérables", souligne l'Unicef. Certains ont perdu des membres de leur famille suite à des meurtres ou des enlèvements, ils sont nombreux à avoir subi ou été témoin de "violences extrêmes".
Le conflit se déroule dans une zone stratégique pour l'exploitation d'immenses réserves de gaz naturel liquéfié, sur lesquelles compte ce pays pauvre d'Afrique australe pour augmenter ses revenus.
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