Minembwe, zone de débats et de tensions

Jour de funérailles à Minembwe, une vallée reculée des hauts plateaux de l'est de la République Démocratique du Congo. Le peuple Banyamulenge enterre un éleveur local. Bonaventure Kynyegeri a été tué par un groupes armé de la région, les Maï-Maï, et son bétail a été volé.

Les Banyamulenge sont des Tutsis dont les ancêtres se sont installés sur ces terres il y a plusieurs générations. Depuis quelques années ils sont pris pour cible par des milices d'autres ethnies venues du Rwanda. Pour se défendre, ils ont créé leur propre groupe armé. A quelques kilomètres , des affrontements face à la milice des Bafuliru, ont détruit le village de Bijombo.

"Les 350 élèves qui sont venus dans cette école se sont dispersés à cause de la guerre qui a éclaté ici" raconte un enseignant.

Environ 7 000 Bafuliru luttent pour survivre dans un camp près du village détruit. Le ministre congolais de la défense, Aimé Ngoy, s'est rendu dans la région, promettant d'assurer leur sécurité : "ils ont besoin de l'armée, qu'elle soit renforcée, qu'elle soit volontaire. Il faut que l'armée s'organise, que le gouvernement reprenne, installe l'autorité, rétablisse l'autorité de l'Etat." a promis le ministre.

Dans la capitale Kinshasa, des protestations ont eu lieu contre l'officialisation par le gouvernement d'un territoire pour les Banyamulenge. Le président Felix Tshisekedi a été contraint de faire machine arrière et a promis de mettre en place une commission d'experts pour redéfinir les limites territoriales.