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Libye : un ancien chef rebelle décède du coronavirus (parti)

Libye

Mahmoud Jibril, ex-chef de l’exécutif de la rébellion libyenne ayant contribué à renverser le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est décédé dimanche des suites de la maladie Covid-19, a-t-on appris auprès de son parti.

M. Jibril, 68 ans, “est décédé aujourd’hui (dimanche) au Caire après une hospitalisation de deux semaines”, a déclaré à l’AFP Khaled al-Mrimi, secrétaire général de l’Alliance des forces nationale (AFN), une coalition de partis fondée et dirigée par M. Jibril.

“Son état était stable et il s’apprêtait même à quitter l’hôpital”, a ajouté M. Mrimi, précisant que M. Jibril avait des problèmes de santé antérieurs à son infection par le coronavirus.

Hisham Wagdyn, le directeur de l’hôpital égyptien, a confirmé le décès. Il a affirmé que l’ancien dirigeant avait été admis le 21 mars après un accident cardio-vasculaire, avant d‘être testé positif au nouveau coronavirus et placé en quarantaine.

“Il a commencé à aller mieux il y a deux jours (vendredi, NDLR), mais son état s’est de nouveau dégradé et ses organes vitaux ont cédé”, a ajouté ce responsable, précisant qu’il était décédé en début d’après-midi.

En mars 2011, quelques semaines après le déclenchement de l’insurrection en Libye dans le cadre du Printemps arabe, le Conseil national de transition (CNT), bras politique de la rébellion, avait nommé M. Jibril à la tête d’un gouvernement intérimaire.

Il avait alors multiplié les déplacements dans les capitales occidentales pour convaincre ses dirigeants, dont le Français Nicolas Sarkozy et le Britannique David Cameron, de soutenir la révolte contre Mouammar Kadhafi.

Une coalition emmenée par Washington, Paris et Londres avait rapidement lancé une offensive, après avoir reçu un feu vert de l’ONU.

Mahmoud Jibril avait démissionné de son poste au lendemain de la chute du régime Kadhafi, à l’automne, pour prendre la tête de l’AFN, une coalition d’une soixantaine de petits partis.

Le pouvoir des armes

En 2012, lors des premières élections libres du pays, l’AFN avait remporté le scrutin face à son rival, le Parti pour la justice et la construction (PJC), issu des Frères musulmans.

La coalition n’avait toutefois pas obtenu la majorité au Congrès général national (CGN, parlement), dominé par les indépendants.
M. Jibril s‘était ainsi porté candidat en vain au poste de Premier ministre en septembre 2012.

Il avait perdu tout espoir d’occuper de hautes fonctions après l’adoption en 2013, sous la pression de milices d’ex-rebelles, d’une “loi d’exclusion politique”, écartant toute personne ayant occupé un poste de responsabilité sous Kadhafi.

Mahmoud Jibril était parmi les principaux responsables concernés pour avoir occupé le poste de président du Conseil économique et social sous le régime Kadhafi. L’AFN avait dénoncé “le pouvoir des armes” derrière la “mise en scène politique”.

Le pays sombrant ensuite dans les violences et le chaos, la plupart des cadres de l’AFN, dont M. Jibril, avaient quitté le pays.
Face à une communauté internationale impuissante, la Libye reste à ce jour déchirée par la guerre entre pouvoir rivaux.

Depuis un an, des combats font rage entre les forces du gouvernement d’union (GNA) —reconnu par l’ONU et installé à Tripoli—, et celles de l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, qui a lancé une offensive en avril 2019 pour tenter de prendre la capitale.

AFP

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