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Côte d'Ivoire : deux journaux condamnés pour "fausses informations"

Côte d'Ivoire : deux journaux condamnés pour "fausses informations"

Côte d'Ivoire

Deux directeurs de journaux ont été condamnés mardi à des amendes par la justice ivoirienne pour “publication de fausses informations”, a rapporté à l’AFP l’un d’entre eux.

C’est la troisième fois que des journaux sont condamnés ce mois-ci.

Les directeurs de publication du quotidien “L’Inter” (indépendant), Coulibaly Vamara, et du quotidien “Le Nouveau Réveil” (l’organe du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, principal mouvement d’opposition) Paul Koffi, ont écopé chacun d’une amende de 2,5 millions de francs CFA (3.800 euros) à l’issue de leur procès en flagrant délit devant le tribunal d’instance d’Abidjan, a indiqué M. Coulibaly.

La justice reprochait aux deux journaux d’avoir publié un communiqué du collectif des avocats d’un député ivoirien de l’opposition, Alain Lobognon, arrêté et incarcéré fin décembre pour complicité dans une tentative supposée d’“insurrection”. Les avocats s’inquiétaient des conditions d’incarcération dans le contexte de la pandémie de coronavirus et sollicitaient la libération de leur client.

“La justice ne comprend pas le travail de la presse. Elle est aussi instrumentalisée pour bâillonner la presse. C’est possiblement lié à la période électorale”, a estimé M. Coulibaly, qui a cependant décidé avec M. Koffi de ne pas faire appel.

Le syndicat national des professionnels de la presse en Côte d’Ivoire a immédiatement condamné “ces amendes infondées”.

“C’est le même scénario depuis quelques mois, on veut intimider les journalistes en période électorale, c’est inacceptable”, a réagi Guillaume Gbato, secrétaire général du syndicat.

“C’est une justice expéditive, une croisade contre les journalistes et les entreprises de presse”, a estimé le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, Jean-Claude Coulibaly, déplorant que la justice contourne, par le biais des amendes, la loi de 2017 dépénalisant les délits de presse.

Début mars, le directeur de publication et un journaliste du quotidien Le Temps (proche du Front populaire ivoirien, grand parti d’opposition) avaient écopé chacun de 5 millions FCFA d’amende (7.620 euros) pour un article d’opinion critiquant le pouvoir, qualifié de diffamation par la justice.

La semaine dernière, le quotidien Générations Nouvelles (proche du candidat d’opposition à la présidentielle Guillaume Soro) a été condamné à une amende similaire pour “diffusion de fausses nouvelles”, après avoir fait état de l’existence de deux cas de coronavirus à la prison d’Abidjan, ce qui avait été démenti par les autorités.

Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire à sept mois de l‘élection présidentielle. Les élections locales fin 2018 avaient été marquées par des violences et des fraudes.

afp

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