Afrique du Sud
Dans la ville de Tshwane, en Afrique du Sud, des associations de taximen ont manifesté mardi contre les violences xénophobes ayant fait récemment des morts dont des étrangers.
De nombreuses rues et avenues de Tshwane sans taxi ce mardi matin. C’est du moins le constat fait par les quelque 3 millions d’habitants de cette conurbation de la province du Gauteng au centre d’Afrique du Sud. « Les taxis sont rares ce matin », a expliqué un résident.
Et s’il n’y a pas de taxis, c’est que les chauffeurs ont préféré frapper le macadam à pied. Des marches consécutives à l’appel d’ONG dont le Conseil national sud-africain des taxis (Santaco) et la National Taxi Alliance (NTA). Une mobilisation destinée à crier haro sur les attaques enregistrées ces dernières semaines dans le pays d’Afrique australe.
« Not in our name » (pas en notre nom), pouvait-on lire ce mardi sur les pancartes brandies par les manifestants. « Nous voulons faire une déclaration aujourd’hui et dire, pas à mon nom en tant qu’associations des taximen. Nous sommes foncièrement opposés à la xénophobie et au banditisme sous toutes ses formes », a déclaré M. Makata, un responsable du Santaco.
Le message de taximen de Tshwane qui manfestaient aussi contre la drogue est donc clair. Ils entendent se désolidariser de leurs compatriotes initiateurs et/ou auteurs d’attaques xénophobes.
Au début de ce mois, la nation arc-en-ciel a enregistré une flambée de violences xénophobes qui ont fait près de 12 morts et d’importants dégâts matériels dans certaines villes dont Johannesburg.
Les conséquences de ces violences (manifestations au Nigeria ou en RDC par exemple) ont été telles que les autorités sud-africaines ont présenté des excuses à tout le continent. « Je me tiens ici devant vous comme un frère africain, qui exprime ses regrets et présente ses excuses pour ce qui s’est passé dans mon pays », lançait la semaine dernière le président Cyril Ramaphosa, lors des obsèques à Harare de Robert Mugabe, ancien président zimbabwéen décédé le 6 septembre dernier.
Mais ce ne sont pas les premières violences xénophobes du genre. En 2015, sept personnes avaient perdu la vie dans des attaques xénophobes. Les violences les plus graves restent celles de 2008 qui coûtèrent la vie à 62 personnes.
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