Burundi
Au Burundi, des organes de presse considérés comme indépendants ont maille à partir avec les institutions. Sanctions administratives, atteintes de toutes sortes, … De véritables pressions dissuasives à la veille de la présidentielle prévue en 2020.
Une nomination qui continue de défrayer la chronique depuis l’investiture le 11 juillet dernier d‘Éric Nshimirimana au poste de directeur général de la Radio Télévision nationale du Burundi (RTNB). Quoi de plus normal pourtant pour un État organisé de porter un de ses fils à la tête d’une structure publique !
Seulement voilà. Pour l’ONU comme pour des ONG, quelque chose cloche. Le grand problème, c’est qu‘Éric Nshimirimana a été à la tête des Imbonerakures (ceux qui voient de loin en kirundi), une ligue de la jeunesse affiliée au Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), parti au pouvoir au Burundi.
Aux yeux de l’ONU et de nombreux observateurs, le mouvement des Imbonerakures est bel et bien une milice qui, d’après l’institution, a commis (et continue de commettre) de nombreux meurtres et violations des droits de l’homme à l‘égard des opposants.
La nomination de Nshimirimana intervient dans un contexte où les médias dits indépendants (étrangers ou locaux) sont visiblement en froid avec le régime de Pierre Nkurunziza. Parmi ces organes de presse, la BBC qui, après une longue année de suspension pour « atteinte à la cohésion nationale » et « manquement à la déontologie », vient finalement de fermer ses bureaux à Bujumbura.
Toutes les voies discordantes dans le collimateur
Des mesures qui ont déjà frappé d’autres médias internationaux comme VOA dont la suspension de six mois a été prolongée en mars dernier. Jusqu’ici épargnée, RFI n’est pas pour autant à l’abri de la machine répressive du système. Et il n’y a pas que des organes étrangers. Le journal Iwacu par exemple est dans le viseur du Conseil national de la Communication (CNC), organe de régulation de la liberté de la presse.
Alors que le Burundi se prépare à l‘élection présidentielle de 2020, des ONG voient déjà en ces initiatives, une sorte de verrouillage de l’univers médiatique. « Le départ de la BBC et la nomination d’un chef de milice accusé d’avoir commis avec son mouvement les pires exactions à la tête de la radiotélévision nationale confirment un verrouillage du paysage médiatique extrêmement inquiétant à un an de l’élection présidentielle, déplore Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Le Burundi pointe à la 159e place sur 180 dans le classement mondial 2019 de RSF sur la liberté de la presse.
#Burundi : fermeture du bureau de la
— RSF (RSF_inter) 16 juillet 2019bbcafrique
, nomination d'un chef de milice à la tête de RTNBurundi,RSF_inter
craint qu'il ne reste plus un seul média indépendant dans le pays pour l'élection présidentielle de 2020. https://t.co/736UBzEjxb pic.twitter.com/EtR6HTyfxi
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