Zimbabwe
Nelson Chamisa, le patron du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) au Zimbabwe était absent du dialogue politique convoqué ce mercredi par le chef de l’Etat Emmerson Mnangagwa. Ce dernier espérait ainsi apaiser les tensions nées des élections générales de juillet dernier qui restent contestées par l’opposition.
Mais pour le MDC, il ne peut y avoir de dialogue avec le gouvernement que sous conditions. L’une d’elles est la médiation d’un organe extérieur et indépendant, en l’occurrence, la Communauté de développement de l’Afrique australe, l’Union africaine ou les Nations unies. “La position du MDC est que le processus de dialogue doit être convoqué par un médiateur indépendant et non par une des parties”, a déclaré le MDC dans une lettre en réponse à l’invitation de Mnangagwa.
Un frein aux investissements
Autre grief du parti d’opposition, la prise en compte de la grogne sociale dans les sujets à l’ordre du jour. “Le président Chamisa a très clairement dit que le dialogue national devait porter sur les inquiétudes économiques et sociales du moment”, a insisté Nkululeko Sibanda, le porte-parole de Nelson Chamisa.
Le climat social au Zimbabwe a connu un nouveau coup de chaud avec la hausse récente des prix du carburant qui ont entraîné des manifestations violemment réprimées par les forces de l’ordre. Selon les ONG, ces manifestations ont fait 12 morts, des centaines d’autres blessées. Les forces de l’ordre ont procédé à plus d’un millier d’arrestations. Cette répression a valu de vives critiques partout dans le monde au régime de M. Mnangagwa.
Successeur de Robert Mugabe dont le règne a parfois été assimilé à une dictature, Emmerson Mnangagwa a renouvelé les craintes quant à une autocratie au Zimbabwe. Une étiquette qui pourrait lui barrer la voie à des investissements étrangers qui conditionnent l’aide au respect des droits de l’homme, alors qu’Emmerson Mnangagwa a promis de sortir le Zimbabwe du marasme économique qu’il vit actuellement.
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