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La semaine du développement durable se déroule du 12 au 19 janvier à Abou Dhabi. Cette année, le thème du rassemblement est le suivant : comment la quatrième révolution industrielle peut-elle améliorer le développement durable au cours de la prochaine décennie ?
Des stratégies énergétiques en évolution
Lors de cette semaine, les débats étaient concentrés sur un rapport de l’agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA). Selon ce rapport, les conséquences géopolitiques de la transformation énergétique seront énormes, aussi importantes que lors du début de l’utilisation des énergies fossiles.
Nous en avons discuté avec Adnan Amin, le directeur général de l’agence de l’énergie renouvelable. Cette agence est désormais basée à Abou Dhabi. “Si le siège est aux Emirats Arabes Unis, c’est pour une bonne raison, estime t-il. Ils ont vite compris que les stratégies énergétiques allaient changer”.
Les femmes impliquées dans la transition énergétique
L’organisation a constaté qu’il y a 10 à 15% de femmes en plus dans le secteur des énergies renouvelables que dans le secteur énergétique traditionnel.
Pour Adnan Amin, “ce que nous devons faire, c’est abattre les barrières qui empêchent encore les femmes d’accéder à certains postes. Pour les Emirats Arabes Unis, je constate que les jeunes femmes sont très autonomes et qu’elles ont de bonnes études. Elles s’intègrent dans toutes les secteurs économiques du pays.”
Le docteur Sultan Al Jaber, ministre d’Etat émirati, a affirmé que son pays continuerait à miser sur les énergies solaire et éolienne. L’objectif étant d’encourager les partenariats public-privé. Il explique : “La population mondiale atteindra 10 milliards d’habitants d’ici à 2050, la demande d’énergie et de ressources va donc augmenter considérablement. C’est pourquoi il sera essentiel de travailler en faveur du développement durable. C’est l’une des ambitions des Emirats.”
Des prix conséquents pour les scientifiques en herbe
La Semaine du développement durable d’Abou Dhabi est aussi connue pour les prix remis aux innovateurs les plus respectueux de l’environnement. Parmi eux, Shoug Bin Shemel, 17 ans. Elle participe actuellement à un programme où les scientifiques en herbe rencontrent des industriels importants. Elle a inventé un drone anti-incendie adapté aux gratte-ciel. Une invention qu’elle espère produire à grande échelle. Son produit est 100% vert. Elle raconte : « Ce drone possède une autonomie d’au moins 24 heures grâce à ses panneaux solaires et à ses capteurs. »
Cette année, le vainqueur dans la catégorie « énergie » est une entreprise qui s’appelle BBOXX. Créée en 2010, elle vend des panneaux solaires aux pays en voie de développement. Sa récompense de 600 000 dollars lui permettra de se développer. « BBOXX pourra s’implanter dans de nouveaux pays que nous n’avions pas encore pu visiter auparavant comme la Zambie, l’Angola et les Philippines, raconte Anshul Patel, directeur commercial de la start-up, enthousiasmé. Nous allons développer notre modèle commercial dans le futur. »
La Jordanie, toujours plus vers le solaire
Face aux tarifs trop élevés de l’électricité, les projets d’énergie propre se sont multipliés ces dernières années dans le royaume. Avec plus de 300 jours de soleil par an en Jordanie, c’est l’énergie solaire qui a été plébiscitée. Actuellement, la Jordanie importe 97% de ses besoins en énergie chaque année. Le gouvernement veut que l’énergie verte représente 20% de sa consommation totale d’ici 2020.
“Ici, nous avons d’excellents rayonnements qui permettent de générer plus d’énergie ou d’électricité à partir des centrales que nous développons, justifie Hanna Zaghloul, directeur de l’entreprise Kawar Energy. Le plus important, c’est surtout le cadre juridique dans le pays. Le gouvernement s’engage réellement pour l’énergie renouvelable. Cela permet d’attirer les investisseurs.”
C’est en 2016 lors de l’ouverture de la centrale électrique de Shams Ma’an, la deuxième plus importante centrale solaire de la région, que la Jordanie s’est imposée dans les énergies renouvelables. Cette centrale de 640 000 panneaux solaires s’étend sur 2 km carrés. Elle a coûté 170 millions de dollars.
La plus grande centrale solaire au monde dans un camp de réfugiés
Autre grand projet jordanien : l’installation de panneaux solaires dans le camp de réfugiés de Za’atari. Elle fournit à 80 000 réfugiés syriens une électricité propre et gratuite. Un investissement qui permet au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés d’économiser 5,5 millions de dollars chaque année. Pour Hashim Ramouni, ingénieur membre de l’organisation, “nous pouvons investir dans d’autres services fournis par l’agence pour les réfugiés de l’ONU. Par exemple, dans la protection des individus et dans les routes et infrastructures.”
Shadi Khalili, réfugié syrien qui vit dans le camp, a vite compris l’utilité de l’installation. “Avant que la centrale solaire ne soit installée, nous avions 8 heures d’électricité par jour, détaille t-il. Ce n’était pas assez pour que les enfants puissent étudier. Maintenant, nous avons 12 heures et demi d’électricité. Nous avons un réfrigérateur et une télévision. Nous pouvons voir les informations.”
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