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Nicaragua : plus de 20 morts dans des manifestations, Ortega promet un dialogue

Nicaragua : plus de 20 morts dans des manifestations, Ortega promet un dialogue

Nicaragua

Le président Daniel Ortega est sorti de son silence samedi pour assurer que son gouvernement allait renouer le dialogue, après les violentes manifestations contre une réforme des retraites qui ont fait plus de vingt morts au Nicaragua selon l’ONG Centre nicaraguayen des droits de l’homme (Cenidh).

“Le gouvernement est totalement d’accord pour reprendre le dialogue pour la paix, pour la stabilité, pour le travail afin que notre pays ne soit pas confronté à la terreur que nous vivons en ces moments”, a déclaré M. Ortega à la télévision nationale, sans annoncer de date pour l’ouverture du dialogue.

Il a toutefois affirmé que les manifestations étaient soutenues par des groupes politiques opposés à son gouvernement et financés par des organisation extrémistes des Etats-Unis, sans toutefois les identifier.

Leur but est de “semer la terreur, semer l’insécurité”, “détruire l’image du Nicaragua” après “onze ans de paix” afin de “prendre le pouvoir”, a-t-il martelé.

Après le discours du président, des centaines de jeunes ont à nouveau violemment affronté les forces de l’ordre dans la capitale.

Un caméraman nicaraguayen, Miguel Ángel Gahona, est décédé samedi dans la ville de Bluefields (est), après avoir été touché par des balles alors qu’il tournait des images d’affrontements entre manifestants et policiers, ont indiqué des sources syndicales.

Le président Ortega ne s‘était pas montré en public pendant la crise, qui s’est soldée par au moins 20 morts jeudi, vendredi et samedi selon les ONG, lors d’“émeutes” organisées par des individus cherchant “à briser la paix et l’harmonie”, avait déclaré au préalable la vice-présidente Rosario Murillo.

Sollicités par l’AFP pour confirmer ce chiffre, ni le gouvernement, ni la police n’ont répondu. Le dernier bilan officiel faisait état de dix morts vendredi, tandis que quotidien La Prensa a fait état de plus de 30 morts, mais sans citer de source.

Une centaine de personnes ont été également été blessées dans ces manifestations, les plus violentes depuis l’arrivée au pouvoir de Daniel Ortega il y a 11 ans.

Mme Murillo a ajouté que le gouvernement était disposé à discuter de la proposition d’augmenter les contributions des employeurs et des salariés au système de retraites, à l’origine de la vague de protestation.

Le gouvernement surpris par les événements

Dans la journée, le leader de la principale organisation patronale, José Aguerri, avait appelé à éviter que le “sang continue de couler” et à reprendre les discussions, tout en soutenant les manifestants.

En revanche, l’association des entrepreneurs nicaraguayens a estimé que “le dialogue ne peut pas avoir lieu”, à moins que “cesse immédiatement la répression policière”.

Les protestations se sont durcies vendredi, troisième jour de mobilisation, avec des barricades érigées, des heurts avec la police et des dégradations de bâtiments gouvernementaux, à Managua et dans d’autres villes du pays.

Quatre chaînes de télévision indépendantes ont été empêchées par le gouvernement jeudi de couvrir les manifestations.

Au moins neuf journalistes ont été blessés dans les défilés, selon le Comité pour la protection des journalistes, basé à New York.

Cette mobilisation semble avoir pris par surprise le gouvernement, qui jusqu’ici était parvenu à contenir les mécontentements grâce à l’influence du parti au pouvoir dans les sphères publique et militaire.

“C’est une protestation qui vient de la base, pas d’un parti politique” et “je crois que le gouvernement n’a pas anticipé cette réaction”, a déclaré à l’AFP le politologue Oscar René Vargas.

AFP

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