Nigéria
Le gouvernement nigérian a annoncé mardi qu’il avait mis en place un comité pour comprendre les circonstances de l’enlèvement de 110 élèves à Dapchi, dans le nord-est du pays, après l’attaque de leur école par des membres présumés de Boko Haram.
Le groupe, présidé par un haut gradé de l’armée, se compose de douze membres, issus de l’armée, de la police, des renseignements et du gouvernement local de Yobe, l’Etat où se trouve Dapchi.
D’après le ministre de l’Information, Lai Mohamed, ce comité sera en charge d‘évaluer la “présence et la composition de l’appareil sécuritaire” déployé à Dapchi lors de l’attaque du collège et lycée de jeunes filles le 19 février.
“Le comité doit rendre son rapport d’ici au 15 mars 2018, et leurs conclusions devront comporter des mesures de prévention pour empêcher un nouvel incident”, a souligné M. Mohammed.
Cette annonce a été faite dans un contexte de crise entre les autorités fédérales et locales.
Le gouverneur de l’Etat de Yobe, qui avait été reçu par des jets de pierres la semaine dernière par la population, a sévèrement regretté le manque de sécurité dans sa province.
“Je ne veux pas mettre la faute sur les autres, mais je veux qu’une chose soit claire : il n’y avait aucune présence militaire à Dapchi au moment des faits”, a dénoncé lundi Ibrahim Gaidam.
“Tout porte à croire que nos hommes, dans l’armée nigériane, ne sont pas assez nombreux”, a-t-il ajouté, déclenchant les foudres de l’armée.
“Ces accusations sont non seulement regrettables mais elles sont très loin de la réalité”, a aussitôt réagi l’armée dans un communiqué.
D’après les témoignages des habitants, des jihadistes sont arrivés dans la ville, dans le but précis de mener ce kidnapping de masse, près de quatre ans après la tragédie à Chibok, où plus de 200 lycéennes avaient été enlevées.
L’enlèvement de Chibok, en avril 2014, avait ouvert les yeux du monde sur les terribles exactions commises par le groupe jihadiste au Nigeria et le président Buhari avait été élu l’année suivante sur la promesse de mettre fin à l’insurrection, qui a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés.
Mais même si Boko Haram ne contrôle plus de larges parties du territoire nigérian, comme ce fut le cas entre 2014 et 2015, il continue de mener des raids sanglants dans un vaste territoire aux confins du lac Tchad et du Niger, incluant l’Etat de Yobe.
AFP
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