Afrique
La menace djihadiste se fait réelle et pesante en Afrique. Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad, Cameroun, Nigeria, Somalie, Egypte, Tunisie… de plus en plus de pays doivent vivre chaque jour avec la peur d’une attaque djihadiste.
Outre les impacts économiques colossaux qui découlent de ces attaques, l’avenir de l‘école conventionnelle est également menacé. Ces islamistes dont l’un des principaux objectifs est d’instaurer la Charia, loi islamique sur le continent, multiplient les menaces contre enseignants et parents. Ces derniers ont été intimés de converger vers l‘école coranique.
À en croire les islamistes, l‘école conventionnelle est non seulement pervertie, immorale et mais aussi un canal pour convertir les élèves au christianisme.
Burkina, Somalie, Nigeria… et après ?
En Somalie, le groupe extrémiste Al-Shabaab vient de diffuser une vidéo de 26 minutes qui fait écho de sa prochaine lutte. Il interpelle les enseignants et les parents d‘élèves.
Les insurgés islamistes leur défendent d’envoyer les enfants dans des écoles et universités non-islamiques. Un avertissement à ne sûrement pas négliger quand on connaît l’ampleur des attaques de ce groupe qui contrôle de vastes territoires dans le pays qui restent difficiles d’accès pour les forces armées nationales et les organisations humanitaires.
Même son de cloche au Nigeria où Boko Haram a fait de l’instauration de la charia un leimotiv, mais également au Burkina Faso où un nouveau groupe islamiste a suscité la terreur chez élèves et enseignants en début d’année. Ansaroul Islam, puisque c’est de lui qu’il s’agit, partage en effet la même grille d’analyse que Al-Shabaab sur la question de l‘éducation.
Après plusieurs avertissements, son coup d‘éclat, il le marque le 3 mars 2017 en abattant, dans une école, un parent d‘élève de même que Salif Badini, directeur de l‘école de Kourfayel, une commune proche de Djibo, chef-lieu de la région du Soum, dans le nord du Burkina.
Cet incident jusque-là inédit dans cette région, avait poussé toutes les 380 écoles de cette province à fermer leurs portes. Les autorités avaient alors assuré qu’un cordon sécuritaire serait installé pour la protection des acteurs du système éducatif dans cette partie du pays. Effectivement, plusieurs écoles ont depuis rouvert leurs portes.
Mais malgré les nombreux efforts consentis, l’Afrique subsaharienne a encore bien du mal à éradiquer le djihadisme.
D’autant plus que le 2 mars 2017, les principaux groupes djihadistes d’Afrique l’Ouest ont annoncé leur unification. Ansar Eddine, Al Mourabitoune, la katiba Macina et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), des groupes actifs dans le Sahel et qui ont tous décidé de se regrouper sous la bannière d’A-Qaïda. Ces derniers pourraient nourrir les mêmes ambitions dans les pays voisins.
La riposte des États
Cette ombre sur leur sécurité nationale et transnationale, les États concernés et ceux qui sont épargnés en sont bien conscients. Il n’y a qu‘à voir la redéfinition de leurs budgets sécuritaires à la hausse pour comprendre que le sujet est au cœur des préoccupations.
Dans le Bassin du Lac Tchad, les efforts ont été fédérés pour mettre en place une force multinationale mixte qui multiplie les assauts contre la secte islamiste Boko Haram.
Au Sahel, l’Union africaine a autorisé le 14 avril le déploiement immédiat dans le Sahel de la Force conjointe du G-5. Aussi, la coopération militaire aux frontières s’est amplifiée entre de nombreux pays africains, restreignant ainsi les chances des djihadistes d’aligner des succès.
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