Brésil
La mesure doit à présent être discutée au Sénat où les soutiens de la présidente se sont aussi effrités.
Le vote historique a réuni et dépassé la majorité requise des deux tiers et a duré près de neuf heures durant lesquelles chaque député a motivé son vote en faveur ou contre la procédure de destitution.
Le président de l’Assemblée nationale Eduardo Cunha, qui est favorable à la destitution tout en étant lui-même poursuivi pour corruption, a été pris à partie par un député. “Eduardo Cunha, vous êtes un gangster ! a lancé le député Braga qui est un soutien de la présidente… “Votre siège au Congrès sent le souffre ! Je vote pour ceux qui ne choisissent jamais la facilité !”
Plus enflammé, le député de l’opposition Wladimir Costa avait pris avec lui des cotillons qu’il a jetés dans la foule de députés pour célébrer son vote en faveur de la destitution.
Le vote de l’Assemblée plonge le Brésil dans une crise politique inédite et annonce un bouleversement au sommet de l‘État.
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“Il y aura de grands changements : pour faire passer ce vote de destitution, le vice-président Michel Temer a dû beaucoup négocier avec les partis politiques”, explique Wilson Ribeiro, un politologue proche du gouvernement joint au téléphone. “Nous aurons une nouvelle majorité, un grand nombre de ministères vont disparaître, peut-être la moitié et tout le gouvernement va changer.”
Sauf surprise, une majorité de sénateurs devrait confirmer la décision de l’Assemblée et se prononcer mi-mai en faveur de l’ouverture d’une enquête contre la présidente qui serait alors écartée du pouvoir pendant 180 jours.
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