Nigéria
Un tribunal d’Abuja a placé l’ancien chef d‘état-major en détention provisoire, dans le cadre d’une affaire de corruption.
Alex Badeh, 59 ans, a été placé en détention provisoire ce lundi. L’ancien général de l’armée de l’air avait été interpellé fin janvier dernier pour être auditionné, dans le cadre d’une affaire de détournement présumé. L’affaire remonte à 2013 et l’accusé, chef d‘état-major de l’armée de l’air à l‘époque des faits, plaide non-coupable. Un pactole qui appartient en principe à l’armée de l’air de son pays.
M. Badeh a été inculpé de dix chefs d’accusation de fraude, abus de confiance et blanchiment d’argent par une haute cour fédérale à Abuja hier lundi. Un lot de soupçons pèse sur lui. On l’accuse aussi d’avoir illégalement pris possession de la somme de 1,4 milliard de nairas (6,4 millions d’euros) des comptes de l’armée de l’air. Cette importante somme lui aurait permis de s’acheter une maison dans le quartier huppé de Maitama, à Abuja.
Le juge Okon Abang a placé l’ancien général en détention provisoire. Il restera dans cette situation jusqu‘à ce qu’une demande de libération sous caution soit examinée jeudi prochain.
M. Badeh avait été nommé au poste de chef d‘état-major des armées en janvier 2014 par l‘éx-président nigérian Goodluck Jonathan. Cette nomination était survenue à un moment où l’armée du Nigeria était sous le poids des critiques pour ses échecs vis-à-vis de la secte islamiste Boko Haram. Le chef d‘état-major d’alors avait promis de débarrasser le pays des islamistes, mais la réalité a été aux antipodes de ses dires. Le groupe terroriste s‘était plutôt emparé de vastes territoires, et ce, dans trois Etats du Nord-Est. La grogne montait dans les rangs de la grande muette. Et pour cause : le manque d’armes et de munitions entravait gravement les efforts des militaires face aux islamistes qui eux, étaient mieux équipés.
C’est aussi à l‘époque où Alex Badeh était le patron de l’armée de l’air que les lycéennes de Chibok avaient été enlevées par ces mêmes terroristes de Boko Haram. Ce gigantesque rapt avait soulevé une vague d’indignation un peu partout dans le monde. M. Badeh avait déclaré cette année (en 2014) que l’armée savait où étaient la plupart des filles, mais qu’une mission de sauvetage était dangereuse.
Mais l’ex-général n’est pas la seule personnalité à avoir des démêlés avec la justice nigériane. Le colonel Sambo Dasuki, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Goodluck Jonathan (et un des plus hauts personnages de l’Etat) est poursuivi pour détournement de fonds. Il est accusé d’avoir fait main basse sur la somme de 2 milliards de dollars, destinée à la lutte contre Boko Haram. Le scénario se répète donc.
L’ex-général Badeh a été débarqué de son poste (ainsi que l’ensemble de son haut commandement militaire) en juillet de l’année dernière. La promesse du président Buhari de lutter contre la corruption semble s’inscrire dans la réalité.
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