Libéria
Au Liberia, les électeurs se rendent aux urnes ce mardi pour le second tour de la présidentielle. Ils doivent choisir entre le président sortant George Weah, 57 ans, et l’opposant Joseph Boakai 78 ans. Bis repetita du vote de 2017 remporté par George Weah avec plus de 61%.
Cette année, le scrutin s’annonce serré. Au premier tour, le 10 octobre, les deux candidats sont arrivés au coude-à-coude avec un peu plus de 43% et une avance d'un peu plus de 7 000 voix pour le président sortant.
Plus de 2,4 millions d'électeurs sont invités à se prononcer. La commission électorale a 15 jours pour publier les résultats de ce scrutin qui "représente une étape cruciale dans la consolidation de la paix et de la démocratie au Liberia et dans la région", selon l'ONU.
Le taux de participation pourrait aussi être un facteur important, dit à l'AFP Lawrence Yealue, directeur pour le Liberia d'Accountability Lab, un réseau pour la bonne gouvernance. Il prévoit un taux plus faible que le record du 10 octobre (78,86%) parce que le vote ne sera pas couplé cette fois aux élections parlementaires.
George Weah conserve son aura d'unique Africain désigné Ballon d'or, la plus prestigieuse récompense individuelle du foot. L'ancien gamin des bidonvilles de Monrovia a l'image d'un homme abordable et pacifique.
Il se réclame de son action en faveur de l'éducation et de l'électrification des foyers, de la construction de routes et d'hôpitaux. Il promet de continuer à œuvrer au développement d'un des pays les plus pauvres de la planète.
Weah a dirigé le pays pendant la pandémie de Covid-19 et la crise économique.
Ses détracteurs lui reprochent de n'avoir pas tenu ses promesses. Ils l'accusent d'être déconnecté des réalités de ses concitoyens qui se débattent avec hausses des prix et pénuries.
- Avertissement américain -
Joseph Boakai, qui lui impute l'aggravation d'une corruption réputée endémique, promet de développer les infrastructures, d'attirer les investisseurs et les touristes, et d'améliorer la vie des plus pauvres.
Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l'ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu Weah il y a six ans.
Des affrontements pendant la campagne ont fait plusieurs morts et fait craindre des violences post-électorales. Les deux camps se sont accusés de violences et d'intimidations entre les deux tours. Le camp de l'opposant a dénoncé des irrégularités lors du premier tour.
La campagne a aussi été marquée par de la désinformation.
La Communauté des États ouest-africains (CEDEAO) "met en garde tout le monde quant au fait (qu'elle) tiendra les auteurs de troubles, d'appels à la haine et de violences pour responsables de leurs agissements", a-t-elle dit dans un communiqué avant le vote.
Les Etats-Unis, important partenaire du Liberia, ont prévenu qu'ils exploraient l'éventualité de restreindre la délivrance de visas contre les personnes "coupables ou complices d'agissements sapant la démocratie".
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