France
Au moins 25 chefs d'État et de gouvernement seront présents au Forum de Paris pour la paix, qui se déroule ce vendredi et samedi.
Paris et Londres veulent réguler l'utilisation et la prolifération des outils de cyberattaque issus du secteur privé pour contribuer à "la sécurité et la stabilité de l'espace cyber", selon le ministère français des Affaires étrangères.
L'initiative, lancée dans le cadre du Forum de Paris sur la paix qui se tient vendredi et samedi, vise à faire face aux "risques avérés d'un marché non régulé", selon un responsable du Quai d'Orsay.
L'initiative part du constat qu'outre les menaces identifiées dans le cyberespace venues des acteurs étatiques, des groupes criminels et des activistes, s'est ajoutée progressivement une menace venant du secteur privé légal.
"Il y en a toute une gamme: composants, produits clés en main, services et écosystème de soutien des investisseurs", a expliqué ce responsable. "C'est leur usage non régulé qui pose problème en terme de sécurité et de stabilité du cyberespace, mais aussi en matière de respect des droits humains".
Or, fait-il valoir, ces capacités ont au départ un usage légitime, ce qui complique le travail de régulation. D'autant qu'il suffit de "quelques lignes de code" pour passer d'un usage légal à un usage malveillant.
"Un marché non régulé pose aussi le risque d'une prolifération" de ces capacités. "Cela devient donc un objet de régulation pour nous au niveau diplomatique", a ajouté le Quai d'Orsay.
En 2021, un consortium de médias avait révélé que le logiciel Pegasus, conçu par la société israélienne NSO, avait été utilisé pour espionner les téléphones de centaines de femmes et d'hommes politiques, de journalistes, de militants des droits humains ou de chefs d'entreprise à travers le monde.
En octobre, l'ONG Amnesty International avait découvert que le logiciel espion Predator, vendu par la société française Nexa à des régimes autoritaires, avait été utilisé dans une campagne d'espionnage contre des politiques et institutions européennes, en lien avec les intérêts du gouvernement vietnamien.
Une première phase "exploratoire" est prévue dans le cadre du forum sur la paix avant une conférence dédiée en 2024 au Royaume-Uni et une seconde en France l'année suivante.
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