France
Le Premier ministre du Niger, Ouhoumoudou Mahamadou, qui est bloqué à l'extérieur du pays depuis le coup d'État de la semaine dernière, a lancé mardi un appel à la communauté internationale pour qu'elle aide son pays à rétablir la démocratie.
S'adressant à l'Associated Press à Paris, M. Mahamadou a déclaré que le Niger devrait être considéré comme un pays crucial pour le renforcement de la démocratie en Afrique de l'Ouest et la protection des pays du sud "contre la propagation du terrorisme".
L'organisme régional d'Afrique de l'Ouest, la CEDEAO, a annoncé dimanche des sanctions économiques et de voyage contre le Niger et a déclaré qu'elle pourrait recourir à la force si les putschistes refusaient de rétablir le président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum, dans un délai d'une semaine.
M. Mahamadou a déclaré que ces sanctions seraient une "catastrophe" pour le Niger.
Mardi, la France, l'Italie et l'Espagne ont annoncé l'évacuation du Niger de leurs citoyens et d'autres ressortissants européens. Le gouvernement de M. Mahamadou était l'un des derniers partenaires démocratiques de l'Occident contre les extrémistes d'Afrique de l'Ouest.
"Le Niger est un pays clé en termes de sécurité pour le reste de l'Afrique, mais aussi pour le reste du monde", a-t-il souligné.
Ces dernières années, les États-Unis et la France ont envoyé au Niger des troupes et des centaines de millions de dollars d'aide militaire et humanitaire.
L'instabilité actuelle du pays "pourrait à terme favoriser (...) le développement de l'insécurité liée aux djihadistes", a averti M. Mahamadou.
"Parce que si les forces armées sont préoccupées par des questions autres que la sécurité du pays, vous pouvez comprendre que cela permettra aux djihadistes d'avancer sur le terrain".
Néanmoins, le premier ministre a déclaré vouloir rester "optimiste" quant à la possibilité pour le Niger de retrouver la démocratie et d'éviter une intervention militaire de la CEDEAO.
Il a déclaré qu'il restait en contact avec M. Bazoum et que le président "est certainement un otage", mais qu'il était "de bonne humeur" et "prêt à faire face à la situation".
Mahamadou a déclaré qu'il pensait que les putschistes tiendraient compte de l'appel de la CEDEAO à rétablir Bazoum plutôt que de faire face à la menace d'une intervention militaire, parce qu'ils sont des "patriotes".
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