République démocratique du Congo
"Parodie électorale en préparation", "provocation", "illusion de démocratie"... A cinq mois des élections générales, l'heure n'était pas à l'apaisement mercredi en RDC entre le pouvoir et l'opposition, dont un des principaux candidats a de nouveau menacé de jeter l'éponge si le fichier électoral n'était pas revu.
Martin Fayulu, candidat de la coalition Lamuka ("réveille-toi", en swahili) à la présidentielle, refuse de parler de boycott. "Mais nous réaffirmons notre position : en l'absence d'un fichier fiable, audité par un organisme indépendant (...), nous ne déposerons pas nos dossiers de candidature", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, à trois jours de la date limite de dépôt des dossiers pour les législatives.
Selon lui, sur 43,9 millions d'électeurs inscrits, il y en a "10 millions de fictifs".
La présidentielle, à un seul tour, est prévue le 20 décembre, couplée à l'élection des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux. Félix Tshisekedi, président depuis janvier 2019, est candidat à un second mandat de cinq ans.
Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, qu'il affirme avoir remportée, avait déjà dit le 19 juin que sa formation ne déposerait pas de candidatures tant que le fichier électoral ne serait pas "refait dans la transparence".
Or, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a fait savoir lundi qu'elle publierait la liste des électeurs sur son site internet mais n'avait pas l'intention "d'entreprendre un autre audit externe du fichier électoral", comme le réclament plusieurs opposants. Selon elle, "aucun argument sérieux n'est venu contredire les conclusions" d'un précédent audit.
"Cette fois-ci, ça ne passera pas", a lancé Martin Fayulu, pour qui la réponse de la CENI aux opposants "est une provocation de trop". "Nous refusons de blanchir la fraude (...), nous devons nous mobiliser pour empêcher que la parodie électorale en préparation ne se réalise", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, dans une autre conférence de presse, l'avocat d'un autre candidat déclaré de l'opposition à la présidentielle, l'ancien Premier ministre (2012-2016) Augustin Matata, s'est employé à démontrer que la relance par le parquet de la Cour constitutionnelle d'une procédure judiciaire à son encontre était "anticonstitutionnelle" et "illégale".
Le mois dernier, M. Matata, mis en cause en 2020 dans une affaire de détournement présumé de fonds, avait dénoncé un "acharnement" politique visant selon lui à l'écarter de l'élection.
01:00
Tchad : affaibli, Succès Masra suspend sa grève de la faim en prison
01:47
RDC-Rwanda : comprendre l'intérêt des USA pour un accord de paix
01:49
ONU : la RDC et le Rwanda satisfaits de l'accord de paix
02:13
La RDC et le Rwanda signent un accord de paix sous l'égide des USA
01:09
Première victoire de la RDC sur le Rwanda devant la Cour Africaine
01:00
Tchad : détenu depuis le 16 mai, Succès Masra entame une grève de la faim