France
L'ONU a demandé vendredi à la France de se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l'ordre, trois jours après la mort d'un adolescent tué par un policier.
"C'est le moment pour le pays de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève.
Nahel, 17 ans, a été tué mardi au volant d'une voiture lors d'un contrôle routier mené par deux motards de la police près de Paris. Après trois nuits d'émeutes un peu partout en France qui ont fait d'importants dégâts matériels, "nous appelons les autorités à garantir que le recours à la force par la police pour s'attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité", a souligné la porte-parole.
Mme Shamdasani s'est également dite préoccupée par les violences qui ont éclaté après la mort de ce jeune homme : n__ous comprenons qu'il y a eu beaucoup de pillages et de violences, par certains éléments qui utilisent les manifestations à ces fins, et qu'il y a eu un grand nombre de policiers qui ont également été blessés", a-t-elle dit.
Elle a souligné que c'est justement pour cette raison que "nous demandons à toutes les autorités de veiller à ce que, même s'il y a clairement des éléments violents dans les manifestations, il est crucial que la police respecte à tout moment les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité."
Les forces de l'ordre françaises ont procédé à 667 arrestations dans la nuit de jeudi à vendredi et au total, 249 policiers et gendarmes ont été blessés, selon les chiffres officiels.
Mme Shamdasani a rappelé que ce n'est pas la première fois que les forces de l'ordre françaises sont mise en cause parce qu'elle ciblent "de manière disproportionnée" certaines minorités.
En décembre 2022, le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale a également exprimé "sa profonde préoccupation face au recours fréquent aux contrôles d'identité, aux interpellations discriminatoires, à l'application d'amendes forfaitaires imposées par la police ou les forces de l'ordre" et qui visent, selon le Comité, "de manière disproportionnée", en particulier les personnes d'origine africaine, d'ascendance africaine ou arabe, les Roms, les gens du voyage et les non-ressortissants.
Plus récemment, le 1er mai de cette année, ce sont des Etats membres du Conseil des droits de l'homme qui ont exprimé leurs inquiétudes face aux violences policières et à la discrimination raciale en France.
Le Brésil et le Japon avaient critiqué "le profilage racial" par les forces de l'ordre.La Suède, la Norvège et le Danemark s'étaient inquiété des violences policières, tandis que le Luxembourg demandait à la France de repenser sa politique en matière de maintien de l'ordre.
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