Sénégal
Au moins trois personnes sont mortes au Sénégal lors de manifestations soutenant le chef de l'opposition Ousmane Sonko avant qu'il ne soit censé assister mardi à son procès pour viol reporté devant un tribunal de Dakar.
Lundi soir des bus ont été incendiés et des magasins ont été attaqués dans la capitale et dans Ziguinchor la ville natale de l’opposant.
Pour Abdoulay Sy, ingénieur informatique sénégalais et résident américain en visite dans au sa famille dans la région, sont actes reflètent le désespoir de certains jeunes du pays : « La raison pour laquelle ils font cela (mettre le feu, protester), est qu’ils sont juste fatigués. Certains de ces jeunes sont au chômage, ils n'ont pas d'orientation, ils ont juste besoin d'un endroit pour travailler, gagner de l'argent et s'occuper de leurs affaires et de leurs familles, c'est tout. J'appelle les deux côtés, le côté gouvernemental et le peuple qui essaie de prendre pouvoir : nous avons besoin de paix ! »
Le juge de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar a reporté le procès pour donner aux avocats des témoins clés le temps d'examiner les dossiers judiciaires.
Sonko est resté à Ziguinchor, dont il est le maire, et où les troubles ont commencé lorsque ses partisans ont tenté de le protéger d'une éventuelle arrestation avant le procès.
« M. Sonko est à Ziguinchor en principe. Il est injoignable. Nous, ses avocats, ne sommes ni contents ni fiers de le dire, mais nous ne pouvons pas le joindre. Car le joindre signifie qu'il faut le localiser et le localiser et ferait de lui la victime des abus qui lui sont infligés depuis quelques jours." A declaré Cheikh Khoureyssi Ba, avocat d'Ousmane Sonko.
Sonko a été accusé sur la base des accusations d'une femme selon laquelle il l'a agressée alors qu'elle travaillait dans un salon de massage.
Il nie les accusations et a déclaré qu'il y avait un complot visant à le retirer de la course présidentielle.
El Hadj Diouf, avocat du plaignante, Adji Sarr estime que l’accusé doit apporter les preuves de son innocence à la barre : « Ça n'a absolument rien à voir avec les élections. C'est un procès entre une femme et un homme et chacun doit venir avec ses preuves devant le public. On va échanger, on va discuter de toutes les preuves à la barre et le tribunal, dans son intime conviction, décidera. » a déclaré l’avocat
S'il est reconnu coupable, Sonko risque jusqu'à 10 ans de prison et se verrait interdire de se présenter à la présidence en 2024.
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