France
La France permet aux anciens combattants africains âgés de rentrer chez eux avec des allocations.Comme Yoro Diao, 95 ans, ils sont plusieurs anciens soldats africains à vivre en région parisienne dans des chambres minuscules à des milliers de kilomètres de leurs familles.
Cet ancien combattant va pouvoir, après 20 ans passé en France pour pouvoir prétendre à une pension de l’armée française, retourner vivre dans son pays natal le Sénégal.
"J'ai donné à la France tout mon sang - même si je n'ai pas saigné -, ma jeunesse... Ma jeunesse, la mémoire que je n'ai plus, parce que j'oublie tout maintenant, j'oublie tout ! Il faut que j'écrive, sinon j'oublie, je suis vieux.", s'est confié Yoro Diao.
Yoro Diao est un vétéran de l’armée française, décoré et il fait partie des centaines de milliers de soldats africains qui ont combattu pour la puissance coloniale de l’époque la France au cours des deux guerres mondiales et contre les mouvements indépendantistes en Indochine et en Algérie.
"C'est une victoire ! Une deuxième victoire après la guerre ! On a le droit de rentrer chez nous en touchant nos allocations vieillesse, on va bien vivre là-bas ! Je ne vais pas me marier avec beaucoup de femmes à mon âge ! Qu'est-ce que je vais faire avec (mes allocations) ? Je vais vivre, je vais manger ! Tu vois, ça (les allocations), si ça te permet de rentrer chez toi, de vivre bien, de te promener un peu dans le village, mais c'est.... C'est le paradis !, a ajouté l'ancien tirailleur sénégalais.
Les anciens combattants survivants, aussi appelés les "tirailleurs sénégalais" pour la plupart, devaient vivre en France pendant la moitié de l’année sous peine de perdre leur pension.
En janvier dernier, l'État français a supprimé cette condition, déclarant qu'ils pouvaient rentrer définitivement dans leur pays et continuer à percevoir leur allocation mensuelle de 950 euros augmentée en 2006.
"Ils vivaient dans un foyer, dans 7 mètres carrés, sans sanitaires dans leurs chambres, faisant leurs courses seuls, sans leur famille. C'est quelque chose auquel j'ai déjà pensé parce que je me dis : "Ils se sont battus pour la France et ils vivent dans un foyer : "Ils se sont battus pour la France et ils vivent dans des conditions indignes. Et la deuxième chose, c'est évidemment qu'ils ont contribué à notre liberté. Et penser qu'aujourd'hui, l'Etat français ne le reconnaît pas en ne leur permettant pas d'être français, c'était inconcevable pour moi, c'était même un choc. Et c'est même cette phrase qui a fait que je mène ces combats aujourd'hui et que je continue à les mener", déclaré Aïssata Seck, présidente de l'association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais.
L’Etat français a également stipulé qu’il prendrait en charge le vol et le déménagement de tout ancien combattant souhaitant partir.
Selon M. Diao, la renonciation du gouvernement français a été longue à venir, trop tardive pour certains anciens combattants qui sont désormais trop fragiles pour faire le voyage de retour.
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