Niger
L'armée nigérienne a affirmé avoir tué la semaine dernière 79 "terroristes" lors d'une opération de ratissage dans l'ouest du Niger et jusqu'au Mali voisin, après le meurtre d'au moins 17 militaires nigériens en février, a annoncé vendredi le ministère de la Défense.
Cette opération a également permis la destruction d'une centaine de motos et de moyens de communication, et de récupérer des armes et des munitions, a précisé le ministère.
Une poursuite a été engagée après que des éléments de l'opération antijihadiste nigérienne Almahaou ont été pris à partie le 10 mars par un "groupe armé terroriste" dans la zone de Tiloa, située dans le département de Banibangou, frontalier du Mali, selon cette source.
Cette poursuite, menée par les forces aéroterrestres, a conduit jusqu'à la zone de Hamakat au Mali, lieu de refuge du responsable présumé de l'embuscade du 10 février à Intagamey, également dans le département du Banibangou, a précisé le ministère dans son bulletin hebdomadaire. Au moins 17 soldats nigériens avaient été tués lors de cette embuscade et douze personnes sont portées disparues.
Selon une source sécuritaire contactée par l'AFP, cette poursuite jusqu'en territoire malien est "inédite".
Le ministère ne rapporte pas de victimes parmi les militaires au cours de cette opération. Les rangs de jihadistes tués n'ont pas été précisés.
L'embuscade d'Intagamey et la poursuite à Tiloa sont survenues dans l'immense et instable région de Tillabéri, d'une superficie de 100.000 km2, située dans la zone dite "des trois frontières" aux confins du Niger, du Burkina Faso et du Mali. Un territoire en proie à des attaques jihadistes récurrentes.
Les autorités nigériennes y ont lancé plusieurs vastes opérations notamment près de la frontière avec le Mali pour lutter contre les jihadistes, comme l'opération Almahaou aux côtés de laquelle combattent des soldats français.
Début mars, le chef d'état-major des armées du Niger, le général Salifou Mody, a été reçu à Bamako par son homologue malien et par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta.
Au centre des discussions, "la coopération en matière de sécurité" le long des plus de 800 km de frontière entre les deux pays, selon l'état-major nigérien.
Dans sa partie sud-est, voisine du lac Tchad et du Nigeria, le Niger doit également faire face aux jihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente, le groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap).
L'armée nigérienne avait déjà affirmé avoir tué la semaine dernière "une vingtaine de terroristes" du groupe Boko Haram et capturé 83 autres combattants présumés, au cours d'une opération à la frontière avec le Nigeria.
Selon elle, cette opération visait à "neutraliser" les bases du groupe Iswap, installées dans la forêt de Matari au Nigeria, d'où sont planifiées des attaques contre des villes et des positions militaires au Niger, selon le bulletin des opérations militaires dans la région de Diffa (sud-est).
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