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Soudan du Sud : en 2023, "ça passe ou ça casse", prévient l'ONU

Soudan du Sud : en 2023, "ça passe ou ça casse", prévient l'ONU
Après avoir marché pendant des jours, une famille de réfugiés arrive à Yida, au Soudan du Sud, le 20 février 2018   -  
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Sam Mednick/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.

Sud-Soudan

Le gouvernement provisoire du Soudan du Sud, plus jeune Etat de la planète toujours en proie aux violences après une guerre civile, doit absolument mettre en œuvre cette année son accord de paix pour tenir en 2024 des élections "crédibles", a exhorté mardi l'émissaire de l'ONU pour ce pays.

"Nous considérons que 2023 est l'année du ça passe ou ça casse, et un test pour toutes les parties de l'accord de paix ", a déclaré devant le Conseil de sécurité l'envoyé du secrétaire général Antonio Guterres et chef de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), Nicholas Haysom.

Le diplomate sud-africain s'est félicité que "le gouvernement de transition ait confirmé son engagement à mettre en oeuvre l'accord de paix conformément au calendrier d'une feuille de route conclue" entre des rivaux de ce pays d'Afrique né en 2011 de la partition du Soudan, avec l'appui des Etats-Unis.

M. Haysom a souligné que Juba "avait clairement affirmé que le calendrier ne serait pas repoussé" d'ici à des élections "crédibles et pour le plus grand nombre" programmées dorénavant fin 2024. "Nous devons nous efforcer de créer ou d'élargir l'espace politique et civique pour permettre la tenue de ces élections", a-t-il déclaré aux journalistes.

L'un des principaux obstacles était la rédaction d'une nouvelle Constitution, qui sera "une occasion cruciale pour les Sud-Soudanais de se mettre d'accord sur les dispositions qui leur permettront de vivre ensemble de manière harmonieuse, en évitant une répétition des guerres civiles qui ont marqué la dernière décennie".

Le processus de rédaction doit permettre à tous les Sud-Soudanais de s'exprimer, y compris les groupes d'opposants, les centaines de milliers de personnes déplacées et de réfugiés, les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les autres communautés marginalisées. "Il est particulièrement important qu'ils s'appliquent à trouver comment ils peuvent vivre ensemble et découvrir qu'ils ont un destin commun", a-t-il déclaré.

Il a appelé le gouvernement à reconstituer et à financer immédiatement la Commission nationale de révision constitutionnelle, et il a déclaré que le Parlement devait mettre fin à ses longues vacances.

La Minuss, l'une des missions onusiennes les plus coûteuses au monde avec un budget annuel de 1,2 milliard de dollars, a été "sollicitée par le gouvernement pour porter assistance aux Soudanais du Sud pour leurs propres élections" avec "la société civile, les partis politiques et les médias", a insisté l'émissaire.

Après la fin, en 2018, d'une guerre civile commencée en 2013 et qui a fait au moins 380 000 victimes, le président Salva Kiir et son rival Riek Machar ont formé un gouvernement de transition et sont tombés d'accord pour unir leurs forces en une seule armée afin de protéger leur peuple durement éprouvé par des conflits et des catastrophes climatiques.

Pour autant, les violences armées continuent d'ensanglanter ce pays riche en pétrole mais où la majorité des gens vivent sous le seuil de pauvreté.

M. Haysom a reconnu qu'il existait toujours "des conflits à la dimension de plus en plus ethnique ou tribale, et qui, comme l'a noté le président Kiir, menacent de défaire une paix chèrement acquise".

A ses côtés, un ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Robert Wood, a fait part de sa "grave inquiétude face à la montée de la violence contre des civils au Soudan du Sud sur la période couverte par le rapport de la Minuss : sur un an, les meurtres de civils ont augmenté de 79%, les enlèvements de femmes et d'enfants de 464%, et les violences sexuelles liées au conflit de 360%".

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