RDC : au festival Amani, artistes et public chantent la paix depuis Bukavu

La musique pour apaiser les cœurs. La neuvième édition du Festival Amani, qui signifie paix en Swahili s’est achevée à Bukavu en République Démocratique du Congo, dimanche.

Fait exceptionnel cette année, l'évènement n'a pas eu lieu dans son bastion de Goma, la présence de groupes armés faisant craindre le pire. Pour autant, les artistes n'auraient manqué ce rendez-vous pour rien au monde.

"Je sais qu'à travers notre danse nous avons porté un message de paix qui doit revenir dans le pays. Les chants interprétées parlent aussi de paix et c'est un message fort",  Abonimana Gérard, le président de l'association burundaise du Dangakaranga Cultural Association a-t-il confié.

Qu'ils soient venus du Burundi, de Belgique du Rwanda ou de Goma comme le groupe Power Boys, les artistes ont captivé le public pendant 3 jours.

25 000 personnes ont joyeusement pris part au festival Amani selon les organisateurs.

"Ca va très très très bien, lâche tout sourire, Pascaline. Nous sommes dans l'humeur du festival."

Patrick, un autre festivalier, venu cette fois de Goma est heureux mais grave. 

"Le peuple meurtri de Goma s'est déplacé en masse pour venir à Bukavu assister à son festival en fait. C'est dommage que les autorités militaires de Goma se soient dit incapables de sécuriser 30 000 personnes alors qu'elles sont censés protéger une province d'à peu près 10 millions d'habitants aujourd'hui. Les population de Goma et de Bukavu se sont déplacées".

Rébellion armée

Les rebelles du M23 se sont emparés ces derniers mois de pans entiers de territoire dans la province du Nord-Kivu. Leur position la plus avancée se trouverait à une vingtaine de km de Goma.

Maintenir le festival malgré un déménagement forcé constituait donc tout un symbole aux yeux des organisateurs : "Ce moment culturel permet aussi porter l'expression de jeunes au niveau national, régional pour dire :'C'est trop ; à un moment ça doit s'arrêter." Il est hyper important de pouvoir continuer à vivre pour ne pas donner [plus de] pouvoir à cette situation que nous déplorons", Guillaume Bisimwa a-t-il partagé.

Les habitants de l'est de la république démocratique du Congo vivent au rythme des incursions meurtrières de groupes rebelles.

Les plaidoyers pour la paix et la stabilité dans la région durant le festival Amani ont mis en lumière leur soif de paix.

L'évènement qui s'est tenu du 9 au 12 février est le plus grand rendez-vous culturel organisé dans l'est de la RDC.