Fake news
Des Etats-Unis au Nigeria et au Kenya, les électeurs du monde entier ont été inondés de désinformation, même si beaucoup ont rejeté les tactiques électorales complotistes chères à Donald Trump, destinées à semer le doute sur le processus électoral.
Un tsunami de contre-vérités a envahi Twitter, Facebook, TikTok et YouTube - des photos truquées destinées à manipuler les électeurs aux vidéos dites "deepfake", ou "hypertrucage", une technologie d'intelligence artificielle consistant à remplacer un visage par un autre. Les plateformes sont accusées de ne pas en faire assez pour combattre la menace.
De nombreux candidats américains ont emprunté à Donald Trump ses tactiques antidémocratiques, comme les affirmations sans preuve de fraude électorale, mais contrairement aux prévisions des Républicains, qui s'attendaient à une "vague rouge" aux élections de mi-mandat, la plupart des candidats adoubés par l'ancien président ont subi de cuisantes défaites.
Les dirigeants du Parti républicain "semblent se réconcilier avec l'idée qu'embrasser la théorie du complot a mené à des mauvais choix de candidats, à une mobilisation réduite des électeurs, à semer la méfiance parmi eux et à de nombreux autres maux", indique à l'AFP Mike Caulfield, chercheur au Centre pour un public informé de l'Université de Washington.
"Beaucoup vont maintenant tenter de sevrer leurs sympathisants des théories complotistes sur la fraude électorale", ajoute-t-il.
Désinformation
Dans le monde entier, la désinformation a tendance à prendre de l'ampleur autour des élections, ce qui érode la confiance du public dans les institutions démocratiques et peut mener au chaos, certains essayant de manipuler les résultats.
Aux Philippines, la désinformation sur les réseaux sociaux a atteint des sommets "sans précédent" lors de l'élection présidentielle de mai, note Rachel Khan, du réseau de fact-checking Tsek.ph.
Les enquêtes de fact-checking "ont eu très peu d'impact", a regretté Rachel Khan, pour qui "il y a un problème de compétence dans les médias. Même ceux qui disent qu'ils savent reconnaître la désinformation, en fait ne le savent pas".
Au Kenya, les favoris pour la présidentielle William Ruto et Raila Odinga sont accusés d'avoir recruté des "combattants" numériques. Les contre-vérités électorales ont commencé à se répandre près d'un an avant les élections d'août dernier, notamment des vidéos "deepfake".
Processus électoral
La Cour suprême du Kenya a confirmé l'élection de William Ruto, mais de nombreux partisans de Raila Odinga restent persuadés que le scrutin a été truqué. Des élections sont prévues l'an prochain au Nigeria et des tactiques similaires commencent à apparaître en ligne.
Aux Etats-Unis, les analystes préviennent que les campagnes semant le doute sur l'intégrité du processus électoral pourraient repartir de plus belle à l'approche de l'élection de 2024, surtout après que Donald Trump a annoncé sa candidature.
Pour Pamela Smith, du groupe indépendant Verified Voting, "la désinformation reste un outil efficace et ceux qui ne reconnaissent que les élections qu'ils remportent vont continuer à l'utiliser".
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