Tunisie
Le président tunisien Kais Saied a condamné les réunions "illégales" du parlement qu'il a suspendu en juillet dernier, affirmant que les responsables des sessions virtuelles prévues tentaient de semer le chaos.
Le pays d'Afrique du Nord est en proie à une profonde crise politique et économique qui a pris une tournure dramatique le 25 juillet dernier lorsque Kais Saied a limogé le gouvernement et suspendu le Parlement, avant de gouverner par décret.
Ses opposants ont qualifié ces mesures de "coup d'État" contre la démocratie fragile qui a émergé après la révolution de 2011 qui a renversé Zine El Abidine Ben Ali et déclenché les révolutions du printemps arabe.
Le président de l'assemblée, Rached Ghannouchi, chef du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, a convoqué une séance plénière mercredi pour discuter des "mesures exceptionnelles" imposées par Saied depuis juillet.
Dans une vidéo publiée par son bureau lundi dernier, M. Saied a déclaré que "la soi-disant réunion virtuelle est illégale car l'assemblée est gelée".
Lors d'une réunion de son Conseil de sécurité nationale, il a accusé ses rivaux de "tentatives de coup d'État" et a déclaré que l'appareil de sécurité s'occuperait de ceux qui tentent de créer des "troubles intérieurs".
Rached Ghannouchi, dont le parti domine la politique tunisienne depuis la révolution et qui est considéré comme le principal rival de Kais Saied, a lancé son appel lors d'une réunion virtuelle rassemblant les chefs des blocs parlementaires lundi. Les députés ont également décidé de tenir une autre plénière samedi pour discuter de la détérioration de la situation économique et des finances publiques de la Tunisie.
Ils n'ont pas précisé comment se tiendrait cette plénière, mais le bâtiment du parlement est fermé par les forces de sécurité depuis la prise de pouvoir de Kais Saied l'année dernière.
Le président Saied a qualifié ces mouvements de "misérables et sans valeur", déclarant sur un ton moqueur que s'ils voulaient se réunir, ils pouvaient le faire "dans un vaisseau spatial".
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