Ethiopie
Depuis que les rebelles les ont forcés à fuir, de nombreux Éthiopiens n'ont plus de maison et sont désormais bloqués à Dubti, dans la région d'Afar. La zone fait partie des plus touchées par la guerre menée depuis 15 mois par le pays contre les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
"Vous pouvez le voir de vos propres yeux", explique Mohammad Adem Endrisi, professeur d'école de Kuneba. "On a été expulsés de notre maison et on ne mange que des biscuits. Il y a des femmes enceintes parmi nous. Il y a des mères qui ont accouché sur la route. Il n'y a même pas de tapis pour dormir ici. Le TPLF nous a expulsés, ils vivent dans nos maisons, ils pillent nos biens et brûlent le reste de nos habitations."
Cette mère de famille était dans sa cuisine lorsqu'un obus a touché sa maison. L'un de ses fils en est ressorti gravement brûlé, mais elle a pu l'emmener à l'hôpital avec un autre de ses enfants. Elle a dû laisser derrière elle ses six autres enfants sans savoir si elle les reverra un jour.
Les hôpitaux de la région sont surchargés par le nombre de blessés. Sur le terrain, le front uni démocratique révolutionnaire d'Afar est mal équipés et manque de soutien militaire. Les combattants ne comprennent pas cette stratégie et se sentent livrés à eux-mêmes.
"J'ai l'impression que par rapport à ce que les troupes du Front de libération du peuple du Tigré ont fait, il devrait y avoir plus de soutien pour défendre nos terres et nos maisons", déclare Ibrahim Abdala, un combattant de la milice. "On ne peut pas vaincre des tirs de mortiers avec une kalachnikov".
Pour les autorités locales, près de 350 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l'année. Et l'occupation de la frontière occidentale par les forces tigréennes ne permet pas de prévoir un éventuel retour chez elles.
Pour cette travailleuse humanitaire, tout le travail effectué pendant les trente dernières années a disparu.
"Toutes les écoles, les cliniques, les hôpitaux qui ont été construits durant cette période ont maintenant disparu à la frontière occidentale", détaille Valerie Browning, travailleuse humanitaire dans la région d'Afar. "Au bout du compte, le marché a disparu, la richesse des gens a disparu, nous sommes revenus à zéro".
Le Premier ministre Éthiopien Abiy Ahmed parle déjà de la guerre au passé, invisibilisant le conflit qui sévit à Afar.
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